XIXe siècle

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Le XIXe siècle se déroule de 1801 à 1900. Cette page liste les principaux événements de ce siècle à Metz et le contexte historique français et mondial à la même époque.

Le XIXe siècle à Metz

Pendant les guerres napoléoniennes

Metz est redevenue française depuis 1648, tout comme les Trois-Évêchés. Au XIXe siècle, elle reste une cité de garnison très forte pour la France, qui est entré dans la Première République (1792-1804) mais qui est soumis à un régime autoritaire depuis 1799 avec l'instauration du Consulat par Napoléon Bonaparte après un coup d'état. Élu en 1800, Jean François Goussaud d’Antilly est le maire de Metz jusqu'en 1805. Metz est située à la frontière avec l'Allemagne et conserve son statut de préfecture du département de la Moselle (créé après la Révolution française).

L'Esplanade de Metz.

Au début du siècle, les fortifications héritées des siècles précédents ont été modernisées pour s’adapter aux besoins de l'armée napoléonienne à partir du Premier Empire en 1804. Les tensions montent avec l'Allemagne rhénane, occupée par la France et transformée en départements, mais encore instable politiquement. En Moselle, Metz est une place forte militaire stratégique, encore plus sous la Restauration (1814-1815), car la France doit se défendre contre toute nouvelle invasion. Nicolas Damas Marchant devient maire de 1805 à 1815 et le redeviendra un peu plus tard jusqu'en 1816. Un autre illustre maire, Joseph de Turmel lui succèdera jusqu'en 1830.

Comme ailleurs en France, la crise économique frappe la ville après la chute de l'empire, avec de mauvaises récoltes et des tensions sociales. Les fossés de la Citadelle de Metz, détruite, sont comblés et remplacés par l'Esplanade en 1816. La place Royale est terminée en 1816 dans son alignement. Grâce à ces travaux, des rues sont créées et réaménagées, comme le boulevard Poincaré qui peut s'élargir sur le tracé des anciens remparts. C'est le temps des grandes constructions dans une période d'incertitude.

L'armée française renforce la présence militaire à Metz durant la Seconde Restauration (1815-1830) et la ville reste un centre de garnison clé face aux tensions européennes : on construit l'Avenue Ney sous sa forme actuelle pour relier la Caserne Ney en 1833, puis l'École d'artillerie, boulevard Paixhans.

L'arrivée du chemin de fer

Le maire de Metz est Barthélemy Bompard de 1832 à 1833 puis de 1835 à 1839. Le baron Gilbert Jean Baptiste Dufour est maire de 1839 à 1842.

Caserne Ney.

Le chemin de fer est un tournant décisif pour Metz au XIXe siècle. Dès les années 1850, la ville est reliée au réseau ferroviaire par la ligne Paris–Strasbourg (ouverte en 1849). Cela permet d’accélérer les échanges commerciaux, de faciliter les déplacements de troupes et de renforcer le rôle stratégique de Metz aux yeux du gouvernement du Second Empire (1852-1870).

Le rail contribue aussi à l’essor économique : plus de marchandises circulent, les industries locales se développent, et de nouveaux quartiers se densifient autour des voies ferrées. Cette connexion prépare la transformation massive de la ville après 1871, lorsque les autorités allemandes construiront la grande gare impériale en 1878.

Les transformations urbaines sous le Second Empire

Sous Napoléon III, Metz connaît un cycle important de modernisation. L’armée renforce les casernes, agrandit les dépôts et améliore les voies stratégiques reliant les installations militaires. En 1857, les troupes de Napoléon III construisent ainsi l'Arsenal Ney pour les militaires. Les autorités civiles et militaires réorganisent certains alignements de rues, ouvrent de nouveaux boulevards sur les anciens remparts, et développent des équipements publics. L'empereur visite régulièrement l'Est de la France pour renforcer sa popularité. Ces travaux donnent à Metz une morphologie plus moderne, tout en préparant indirectement les grandes transformations qui suivront l’annexion allemande dans le futur quartier impérial. Cette période constitue donc une étape charnière entre la ville fortifiée d’Ancien Régime et la ville monumentale de la fin du XIXe siècle.

Les tensions avec le puissant royaume de Prusse, dans la deuxième moitié du siècle, inquiètent les militaires aux frontières. Ils sont envoyé à Metz pour préparer la défense du pays.

A la fin de la période française, deux maires illustres se succèdent : Édouard Jaunez de 1850 à 1854 et surtout Philippe Félix Maréchal de 1854 à l'annexion, le 29 mars 1871. Durant l'annexion, Paul Théodore Auguste Bezanson sera le dernier maire français sous l'autorité allemande, jusqu'en 1877.

L'annexion de Metz

Après la défaite française lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, le traité de Francfort (mai 1871) entérine l’annexion de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine — dont Metz — par l’Empire allemand. De facto, la région est sous domination allemande depuis 1870 à ce moment. Metz devient le chef-lieu du district Bezirk Lothringen, plus ou moins la Moselle actuelle, au sein de l'Empire allemand. Ce rattachement forcé marque profondément l'histoire locale. Les autorités allemandes mettent rapidement en place une politique de germanisation active dans le nom des rues, dans la langue officielle de l'administration, de la justice ou de l'enseignement, mais aussi dans la politique et la nomination des hauts fonctionnaires. La germanisation est progressive face à une population très francophile. L'École de Metz s'arrête à cause de l'annexion et de nombreuses institutions sont bouleversées.

Environ 100 000 habitants de la Moselle et de l’Alsace choisissent le statut d’« optants » : des citoyens français refusant de devenir allemands et s’installant en France. Metz voit donc une partie de son élite administrative, politique et intellectuelle partir. Elle est remplacée par un afflux de fonctionnaires, militaires et colons allemands, ce qui modifie le visage de la ville. L’Allemagne fait de Metz un verrou stratégique majeur. La ville devient l'une des plus grandes places fortes d'Europe : on construit une nouvelle ceinture de forts et on développe la Neustadt au sud de la ville inspirée sur le modèle wilhelmien et ses larges avenues. L'architecture impériale en grès rose des Vosges s'impose face à la pierre jaune de Jaumont.

En 1872 la première (ou troisième) gare de Metz, en bois, est ravagée par un incendie, près de l'actuelle place du Roi-George. Le 5 mai 1877, l'empereur allemand Guillaume Ier se rend à Metz en visite officielle. Le lendemain, le toit de la cathédrale de Metz prendra feu et sera ravagé.

Malgré la pression culturelle, l’attachement à la France demeure vif. Beaucoup de Mosellans continuent à parler français dans les foyers, à cultiver leurs traditions, à commémorer discrètement les héros de 1870. Mais une partie des habitants, notamment les plus jeunes, grandit sous l’influence allemande, créant une identité plus complexe, à mi-chemin entre deux cultures. Dans les années 1880, les députés protestataires, qui tentent de faire valoir les droits locaux au Reichtag, s'essoufflent. Dans les années 1890 ils changent de stratégie et veulent désormais collaborer avec l'Empire pour le bien de la région. D'autant que depuis 1887 il est interdit formellement de contester l'appartenance de l'Alsace Moselle en l'Allemagne.

En 1894, Metz, où Dreyfus a été en poste, est directement concernée par l'affaire. L'hostilité des autorités allemandes envers un officier français accusé d'espionnage renforce la méfiance entre les populations francophiles et l’administration impériale. L’annexion de Madagascar en 1896 est suivie avec intérêt par la population francophile de Metz, qui voit cette expansion comme un moyen de restaurer la puissance française. Toutefois, l’administration allemande veille à réprimer toute expression de patriotisme français. Le siècle se termine sous l'autorité de « l'administrateur » de la ville Sigismond von Kramer (de 1895 à 1901). La ville continue à se développer, autant économiquement que militairement, grâce à l'empire. Le million de voyageurs est dépassé pour le Tramway de Metz en 1896.

Contexte historique

L'héritage de la Révolution

À la fin du XVIIIᵉ siècle, l’Europe sort bouleversée par la Révolution française. En 1799, Napoléon Bonaparte prend le pouvoir et instaure le Consulat, puis se proclame empereur en 1804 sous le nom de Napoléon Ier. Ses campagnes militaires redessinent l’Europe en démantelant les vieux États féodaux et en diffusant les idées révolutionnaires. L’expansion française suscite cependant une large coalition européenne. Napoléon est au sommet de sa puissance et la France domine l'Europe après les traités de Tilsit en 1807, qui affaiblissent la Prusse et font de la Russie un allié temporaire dans le cadre de ses ambitions continentales. Après la débâcle de la campagne de Russie (1812) et les défaites qui suivent, Napoléon abdique en 1814. Le Congrès de Vienne, en 1815, rétablit l’ordre monarchique en Europe et tente de contenir les aspirations libérales et nationales.

Depuis la mort du duc de Lorraine et de Bar, Stanislas, en février 1766, la Lorraine devient officiellement une province du royaume de France. En 1790, elle est découpée en cinq départements, dont la Moselle. En 1808, le département est sous administration impériale.

Après la chute de Napoléon, la monarchie est rétablie en France avec Louis XVIII puis Charles X (la Seconde Restauration, 1815–1830). Les Bourbons veulent éviter une nouvelle période expansionniste. Les tensions entre ultraroyalistes, favorables au retour à l’Ancien Régime, et libéraux, attachés aux acquis de la Révolution et de l’Empire, s’amplifient. Aux élections législatives de 1816, les ultraroyalistes sont écartés du pouvoir, le roi favorisant les modérés. La France est occupée par des troupes alliées (Prusse, Autriche, Russie, Grande-Bretagne) jusqu’en 1818, le temps de payer les indemnités de guerre. L’Europe est dominée par la Sainte-Alliance (Autriche, Russie, Prusse), qui tente de prévenir toute révolte libérale. Malgré ce conservatisme, les idées révolutionnaires continuent de circuler.

Retour des révolutionnaires

En 1830, une vague révolutionnaire traverse l’Europe. En France, les « Trois Glorieuses » mettent fin à la Restauration et instaurent la monarchie de Juillet, dirigée par Louis-Philippe. Roi « des citoyens » et éloigné de l’absolutisme, il doit faire face aux républicains et aux légitimistes. Ce régime libéral favorise l’essor économique et industriel. À l’international, les révolutions de 1830, notamment en Belgique, témoignent de l’essor des nationalismes. La Lorraine se développe industriellement, notamment avec les mines de fer et les forges.

En 1848, une nouvelle vague révolutionnaire touche l’Europe. En France, la monarchie chute et la Deuxième République est proclamée. Le suffrage universel masculin est instauré. Mais l’instabilité politique demeure forte. Louis-Napoléon Bonaparte, élu président en 1848, renverse la République lors du coup d’État du 2 décembre 1851 et fonde le Second Empire.

Second Empire et industrialisation accélérée

En 1852, Napoléon III dirige un régime autoritaire qui se libéralise progressivement. La France connaît une modernisation profonde : chemins de fer, révolutions industrielles, transformations sociales, expansion coloniale notamment en Afrique du Nord et en Asie. À l’international, les conflits se multiplient : guerre de Crimée (1853–1856), interventions en Italie, expédition au Mexique. Le prestige de la France, alliée au Royaume-Uni contre l'empire russe, en sort renforcé.

En Lorraine, la révolution industrielle transforme la région, notamment dans le bassin houiller. La région reste majoritairement catholique et rurale, mais voit l’émergence d’un prolétariat ouvrier. Metz conserve son rôle de forteresse militaire et de bastion stratégique sur le front est, et bénéficie de l’extension du chemin de fer vers l’Alsace et l’Allemagne.

L’unification italienne affaiblit l’Autriche, mais la montée en puissance de la Prusse sous Bismarck (dans la confédération germanique) devient le principal défi stratégique. La Prusse, alliée à l’Autriche, entre en guerre contre le Danemark pour le contrôle du Schleswig et du Holstein (Guerre des Duchés, 1864). La France reste neutre. En 1866, la guerre austro-prussienne éclate et aboutit à la création de la Confédération de l’Allemagne du Nord, dominée par la Prusse, et à l’exclusion de l’Autriche. La France, inquiète, cherche des alliés et modernise ses fortifications en Lorraine car le puissant royaume prussien s'étend de Tilsit (près de l'actuel Kaliningrad) à la frontière lorraine.

Napoléon III, par sa neutralité dans le conflit, espère annexer le Luxembourg (possession des Pays-Bas) ou la Belgique. Les négociations échouent, ce qui l'affaibli face à la nouvelle puissance européenne. Bismarck en profite pour instrumentaliser l'épisode et isoler la France sur le plan diplomatique. Les tensions alimentent la future guerre de 1870.

La guerre de 1870

Le 15 octobre 1869, celui qui deviendra le « traître de Metz », le maréchal Bazaine reçoit le commandement de la garde impériale. Peu après Noël, le gouvernement de Napoléon III démissionne. La fin d'année est un tournant politique et géopolitique qui amène au conflit de 1870.

La guerre de 1870 tourne au désastre pour la France. Napoléon III est capturé à Sedan, entraînant la chute du Second Empire et la proclamation de la Troisième République le 4 septembre 1870. L’unification allemande s’achève : l’Empire allemand est proclamé à Versailles en janvier 1871, Guillaume Ier devient Empereur et Bismarck chancelier. L’Alsace et la Moselle sont annexées par l’Allemagne, et 160 000 Alsaco-Lorrains choisissent de rester français et quittent le territoire. La Moselle est intégrée au Reichsland Elsass-Lothringen.

En France, le gouvernement de la Défense nationale, dirigé par Louis Jules Trochu, tente de poursuivre la guerre, mais Paris capitule le 28 janvier 1871. Les élections législatives du 8 février élisent une Assemblée majoritairement monarchiste et favorable à la paix. Adolphe Thiers devient chef du pouvoir exécutif le 17 février, puis président de la République le 31 août. Le 10 mai, le traité de Francfort fixe définitivement les frontières (l'Alsace - sauf Belfort - et une partie de la Lorraine deviennent allemands, redéfinissant les frontières de la Moselle et la Meurthe-et-Moselle) et impose à la France le paiement d’une indemnité de 5 milliards de francs. L’Allemagne s’impose comme la principale puissance militaire et économique d’Europe.

L'Europe des empires

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La fin du siècle est marquée par l’enracinement progressif du régime républicain : école laïque (lois Ferry), expansion de l’empire colonial, développement industriel et scientifique. La France traverse aussi des crises politiques majeures : la Commune de Paris (1871), une révolte populaire contre le gouvernement de Thiers, basée sur des idéaux socialistes et révolutionnaires, qui se termine par la Semaine Sanglante, la crise boulangiste (années 1880), et surtout l’affaire Dreyfus (1894-1906), qui fracture la société entre nationalistes, catholiques conservateurs et républicains laïques.

Dès 1871, la France cherche à reconstruire une armée capable de rivaliser avec le nouvel ennemi à la frontière. Le service militaire obligatoire est rétabli en 1872. Les monarchistes espèrent encore restaurer la royauté, mais l’échec des négociations avec le prétendant légitimiste (Henri d’Artois, comte de Chambord) retarde ce projet.

Pendant que la France se stabilise, le monde occidental est dominé par les grandes puissances impériales. Le Royaume-Uni, l’Allemagne nouvellement unifiée, la Russie et la France se disputent territoires et influences. La conférence de Berlin (1884-1885) accélère le partage de l’Afrique, ouvrant une ère de rivalités coloniales. En parallèle, les États-Unis et le Japon entament eux aussi leur ascension.

En Europe, l'Empire de Guillaume Ier, sous l'autorité de Bismarck continue son travail de sape et cherche à isoler politiquement la France après sa déroute. L’idée de reconquérir les territoires en Lorraine germe dans l’esprit des Français, alimentant un climat de revanche contre l’Allemagne. Dans la région, l'administration allemande impose l’allemand comme langue officielle. Les écoles, les institutions et la justice sont germanisées.

En 1873, le président de la République, Adolphe Thiers, républicain modéré, est renversé le 24 mai par une majorité monarchiste à l’Assemblée. Le légitimiste, le maréchal Patrice de Mac Mahon (monarchiste) devient président de la République, avec un septennat. Son but est d'être de transition avant un retour de la monarchie en France. Mac-Mahon et les monarchistes imposent des mesures conservatrices, avec un retour des valeurs catholiques et traditionnelles. Napoléon III meurt le 9 janvier en exil en Angleterre, à Chislehurst. Sa mort marque la fin définitive du bonapartisme impérial. La France entre dans une Grande Dépression, une longue crise économique qui débute en 1873 et dure jusqu'en 1896.

En Europe, la France rembourse plus vite que prévu l’indemnité de 5 milliards de francs exigée par l’Allemagne. Le 16 septembre 1873, les troupes allemandes quittent le territoire français.

En 1877, le président dissout la Chambre le 25 juin espérant la victoire des monarchistes. En octobre, les Républicains l'emportent et Mac Mahon s'avoue vaincu. La République s’impose progressivement, pour la première fois de son histoire, comme régime stable en France. Après Jules Simon, c'est l'Orléaniste Albert de Broglie qui prend la tête du Conseil, puis le légitimiste Gaëtan de Rochebouët et enfin, après la soumission du président aux résultats, Jules Dufaure (républicain de centre gauche). En Alsace-Moselle, en plus des « optants » qui ont quitté la Lorraine pour rester français, et ceux qui assurent une sorte de résistance culturelle sur le terrain, aux élections législatives allemandes, la région continue d'envoyer des députés favorables à la France au Reichstag (les « Protestataires »). En 1877 par exemple, les protestataires remportent une nouvelle fois la majorité des sièges en Alsace-Lorraine. Parmi eux, le maire de Metz Paul Bezanson, l'historien Charles Abel ou l'industriel Édouard Jaunez. Les protestataires sont tolérés mais surveillés par les autorités allemandes. Leur présence au Reichstag devient une tribune pour exprimer le mécontentement des populations annexées.

En 1879, le président est Jules Grévy, un militant républicain. Le gouvernement de Jules Ferry (président du Conseil), poursuit la politique républicaine. Léon Gambetta le remplace le 14 novembre 1881. Les monarchistes sont marginalisés après l’échec de la crise du 16 mai 1877. Le 29 juillet, le gouvernement passe la loi sur la liberté de la presse, qui aboli la censure préalable et met fin à l'autorisation préalable de déclarer un journal, un tournant démocratique historique majeur. Le gouvernement vote aussi la loi sur la gratuité de l'enseignement primaire obligatoire.

La Triple-Entente et la Triple-Alliance

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En Europe, l'Empire allemand de Bismarck poursuit sa politique d'équilibre des puissances. Des tensions à la frontière avec la Lorraine existent toujours sur la question de l'annexion. Mais l'Allemagne contrôle désormais de manière stricte les manifestations pro-français. Les députés protestataires alsaciens-lorrains continuent de refuser de siéger au Reichstag. Grâce à l'Empire, la Lorraine connaît un développement de ses infrastructures, notamment ferroviaires.

En 1887, le président est le républicain modéré Sadi Carnot. Mais il est assassiné le 25 juin par un anarchiste et remplacé par Jean Casimir-Perier deux jours plus tard. Son élection reflète la montée des tensions politiques entre républicains modérés et radicaux. Un mois plus tôt, le chef du gouvernement Jean Casimir-Perier avait cédé sa place à Charles Dupuy. L'événement entraîne une répression accrue contre les mouvements anarchistes (les « Lois scélérates »). Le 15 octobre 1894, l'affaire Dreyfus secoue la France, le capitaine est condamné à la déportation, accusé à tort d'espionnage au profit de l’Allemagne. La France continue de voir l'Empire allemand comme son principal adversaire, notamment en raison de la perte de l’Alsace-Lorraine en 1871. L'armée française se réorganise en vue d’un potentiel futur conflit. L'Empire russe se rapproche de la France dans une logique d'alliance contre l’Allemagne. Le président est remplacé par Félix Faure (républicain) en 1895. Il poursuit une politique conservatrice et coloniale (notamment avec l'annexion de la colonie française de Madagascar le 6 août), et la volonté de replacer le pays sur le devant de la scène internationale. Le 29 avril, Jules Méline devient président du Conseil (Premier ministre), c'est un républicain modéré et protectionniste (centre-droit), opposé aux radicaux de gauche, favorable à une politique agricole et industrielle visant à protéger l’économie française de la concurrence étrangère. Il remplace Léon Bourgeois (parti radical).

La Lorraine, à la frontière de l'Empire et en position stratégique, est surveillée de près. Les fortifications sont modernisées pour garder la place forte. La diplomatie française poursuit le rapprochement avec la Russie dans le but de contrer la Triple-Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie).

La révolution industrielle, puis l’arrivée de l’électricité à la fin du siècle, modifient profondément les modes de vie. L’Europe s’urbanise, l’école progresse, les médias se développent. Un monde nouveau se met en place, annonçant les tensions du début du XXe siècle.