Tramway de Metz

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Le tramway de Metz a pris plusieurs formes différentes et connu plusieurs tracés au fil des années.

Histoire

Plusieurs projets de tramway entre Montigny, Metz et Moulins

En 1874, un projet de chemin de fer américain est proposé par l'ingénieur Nicolas Dudot au conseil régional, avec 5 lignes entre Metz et Jouy-aux-Arches par Longeville-lès-Metz, Moulins-lès-Metz à Ars-sur-Moselle, Metz à Woippy, Metz à Montigny-lès-Metz, Metz à Verny et enfin du centre-ville au cimetière de l'Est. La proposition ouvre la voie à d'autres, et plusieurs candidats veulent la concession . L'un d'eux propose aussi une ligne entre la gare centrale de Metz et la gare de Devant-les-Ponts.

Dès janvier 1875, une projection prévoit de faire partir un tramway de la place d'Armes près de la statue de Fabert, vers les principaux quartiers de la ville. Un premier tracé est annoncé en février : rue de Paris, le Pont des Morts, le Moyen Pont, les rues Sainte-Marie, Pierre-Hardie, du Palais, du Petit-Paris, Serpenoise et avenue Serpenoise ; ou rue de Paris, le Pont des Morts, le Moyen Pont, rue de la Garde, rue Haute-Pierre, de l'Esplanade et avenue Serpenoise.

A titre d'essai, la ville de Metz prévoit de construire une ligne de Moulins-lès-Metz à Montigny-lès-Metz en passant par Metz . Deux entreprises répondent finalement à l'appel à la concession du projet, avec deux lignes envisagées, l'une du Pontiffroy à la rue du Palais, puis la gare et Montigny ; l'autre de la Porte des Allemands à Longeville-lès-Metz puis Moulins-lès-Metz en passant par la rue de la Tête-d'Or et le Pont des Morts. L'autre projet affiche aussi deux lignes : Montigny - Metz (via rue du Palais) - Moulins, et Pontiffroy - rue du Palais - Place Mazelle.

20 décembre 1875 : le tramway de Metz est lancé

Toutes les lignes envisagées passent par la rue du Palais pour une bonne raison : c'est ici que ce situe la « Direction du tramway » , dans un petit immeuble au n°5 (en 2022, une des entrées du fast food « Burger Kebab »).

La ville de Metz et le département décident en mars 1875 de valider le projet de « construction et d'exploitation d'un chemin de fer à traction de chevaux, de Moulins par Longeville et Metz, passant dans cette ville par la porte de France, la rue de Paris, le Pont des Morts, la place du Saulcy, la rue du Pont-des-Morts, le Moyen Pont, la rue Sainte-Marie, la rue de la Pierre-Hardie, la rue du Palais, la rue du Petit-Paris, la rue Serpenoise, l'avenue Serpenoise, la porte de la Gare (porte Serpenoise), puis passant devant la gare du chemin de fer et allant à Montigny, avec deux embranchements dans l'intérieur de la ville de Metz, dont l'un, partant du carrefour de la rue du Palais, doit passer par la rue Fabert, la place d'Armes, la rue des Jardins, le Pont Saint-Georges, la rue du Pont-Saint-Georges et la rue du Pontiffroy, et l'autre, partant du carrefour de la rue du Palais, doit conduire à la porte des Allemands par la rue Tête-d'Or, la rue Neuve­ Saint-Louis, la place Saint-Louis, la rue de la Grande-Armée et la rue des Allemands ».

Le département annonce aussi avoir autorisé « la construction et l'exploitation d'un chemin de fer à traction de chevaux partant, dans la ville de Metz, de l'extrémité de la rue du Pontifroy, passant par cette rue, par la rue du Pont-Saint-Georges, le Pont Saint-Georges, la rue des Jardins, la place d'Armes, la rue Fournirne, la rue de Ladoucette, la rue Serpenoise, l'avenue Serpenoise, la porte de la Gare (porte Serpenoise), passant devant la gare du chemin de fer et allant à Montigny, ainsi que d'une deuxième ligne partant dans la ville de Metz, de la porte Mazelle, passant par la rue Mazelle, la rue de la Grande-Armée, la place Saint-Louis, la rue de la Tète-d'Or, la rue du Petit-Paris, la rue du Palais, la rue de la Pierre-Hardie, la rue du Faisan, la place de Chambre, la rue du pont des Roches, le pont des Roches, la place de la Comédie, le pont Saint-Marcel, la rue du Pont-Saint-Marcel, la rue Belle-Isle, la place du Sauly, le pont des Morts, la rue de Paris, la porte de France, puis à Longeville et Moulins, avec embranchement de la porte de France à la gare de Devant-les-Ponts ».

En avril, la ville de Metz annonce que la compagnie retenue pour la construction de ce tramway devra « établir immédiatement deux lignes de tramways, la 1ère de Moulins à Montigny, traversant la ville par les rues de Paris, du Pont-des-Morts, Sainte-Marie, Pierre-Hardie, du Palais, du Petit-Paris et Serpenoise ; la 2ème partant de la porte du Pontiffroy, allant à la porte Mazelle par les rues du Pontiffroy, pont Saint-Georges, des Jardins, la place d'Armes, les rues Fabert, du Petit-Paris, de la Tête-d'Or, Neuve-Saint-Louis, places Saint-Louis et Friedland, rues de la Grande-Armée et Mazelle. Cette 2ème ligne devra être reliée à la gare de Devant-les-Ponts ainsi que la 1ère ligne. »

Un départ est prévu tous les quarts d'heure, avec des voyages qui coûtent entre 10 et 30 centimes selon la longueur du déplacement, et 10 centimes de plus pour chaque bagage. L'empereur allemand donne son accord en août et les travaux sont ainsi commencés en octobre pour « une ligne ferrée à traction de chevaux allant de Montigny, sur la route impériale nº 22, par la ville de Metz, du point extrême de la rue Serpenoise sur la route impériale nº 15 jusqu'à la porte de France, et de cette dernière, sur la route impériale nº 14, par Longeville à Moulins-lès-Metz, avec embranchement de Metz à la gare de Devant-les-Ponts. »

De nouvelles lignes et une fréquentation en hausse

Le tout premier tramway hippomobile est inauguré le 20 décembre 1875 sous l'administration allemande, par la Société Anonyme des Tramways Messins. Le premier tronçon ouvert va de la « gare centrale » à la rue du Palais. Le tram est tracté par trois voitures et 14 chevaux et les wagons offrent 10 à 15 places assises sur trois rangées , avec un départ toutes les 7 minutes de 8h à 20h.

La ligne vers Montigny sera inaugurée finalement le 4 juin 1876 avec 4 voitures et 24 chevaux. Enfin, la ligne vers Moulins est ouverte le 13 septembre 1876, comptant 11 voitures et 65 chevaux. Pour sa première année de fonctionnement, le tram enregistre plus de 570 000 passagers, puis plus de 765 000 en 1877.

La ligne de la Porte Mazelle à la rue Serpenoise est ouverte le 27 août 1878, la ligne de la porte de Thionville à la rue du Palais est livrée le 24 décembre 1878. Mais suite à la mauvaise exploitation de ces lignes et le faible nombre de voyageurs, les deux lignes sont arrêtées le 21 novembre 1879.

En 1881, on dénombre 62 chevaux sur le réseau, pour 16 voitures couvertes et 4 découvertes. Environ 640 000 voyageurs empruntent le service. Mais ce nombre ne dépasse plus jamais les 670 000 durant la décennie. En 1891, la fréquentation remonte à près de 732 000 voyageurs malgré les lignes à l'arrêt, avec 16 voitures fermées et 6 ouvertes, ainsi que 55 chevaux.

En 1893, la voie de Moulins est prolongée jusqu'à la Maison Neuve, la fréquentation passe à 813 000 voyageurs. En 1894 elle atteint même 867 000 clients avec 16 voitures fermées, 14 ouvertes et 53 chevaux. Le million de voyageurs est dépassé en 1896, puis atteint 1 083 000 personnes en 1898, grâce à 13 voitures fermés, 18 ouvertes et 60 chevaux.

L'électrification du réseau de tram

Le tramway après la Première Guerre mondiale, en direction de la gare.

En 1899, on décide d'électrifier le réseau comme dans les grandes villes d'Europe, avec la construction de l'usine d'électricité de Metz en 1901. La SATM fusionne avec la la société berlinoise A.E.G. pour devenir Metzer Strassenbahn. En 1903, la société d'exploitation est rachetée par la ville de Metz et le réseau est électrifié, avec la construction de nouvelles lignes jusqu'en 1909. La Place d'Armes devient désormais le point central, délaissant le bureau du tramway rue du Palais. Trois lignes sont inaugurées au lancement le 5 mai 1902 : Montigny - Metz - Longeville - Moulins ; Porte de Thionville - Plantières ; un raccordement entre ces lignes, de la porte de Thionville à la porte de France par la gare de Devant-les-Ponts. On compte plus de 3,3 millions de voyageurs.

De 1904 à 1909, les nouvelles voies sont mis en place : Porte de Thionville - Gare de Metz-Nord ; Esplanade - gare centrale - place Saint-Thiébault - Place Mazelle ; Queuleu à Queuleu-Saint-Maximin ; gare centrale - Sablon. En 1910 apparaît le tronçon Ancienne gare - Usine à gaz - Franiatte puis Pont de Fer - Route de Lorry. Entre 5 et 6 millions de voyageurs emprunte le réseau chaque année.

En 1914, le réseau compte 7 lignes : Moulins, Longeville, Ban-St-Martin, place d'Armes, rue Serpenoise, Jardin Botanique, Montigny ; Ecole de Devant-les-Ponts, Place d'Armes, rue Serpenoise, Usine à gaz, Franiatte ; Centrale Electrique, Rue du Pontiffroy, Place d'Armes, Place St-Louis, Gare Centrale, Avenue Serpenoise, Rue de l'Esplanade ; Gare de Metz-Nord, Centrale Electrique, Place d'Armes, Place St-Louis, Rue Mazelle, Cimetière de l'Est ; Queuleu, Place St-Maximin, Place Mazelle, Place St-Louis, Gare Centrale, Avenue Serpenoise ; Montigny, Jardin Botanique, Gare Centrale, Sablon ; Usine à Gaz, Ancienne Gare, Gare Centrale.

Sur le plan des tramways de 1928, on peut voir 6 lignes : Moulins - Longeville - BSM - Rue de Paris - Place d'Armes - Rue Serpenoise - Avenue de Nancy - Montigny (1) ; Woippy - Metz DLP - Rue de Paris - Place d'Armes - Rue Serpenoise - Rue de Nancy - Sablon Ouest - Frescaty (2) ; Metz-Nord - Chambière - Pont des Grilles - Rue des Jardins - Rue Serpenoise - Rue Gambetta - Gare centrale (3) ; Metz-Nord - Chambière - Pont des Grilles - Rue des Jardins - Rue Haute-Seille - Avenue de Strasbourg - Plantières - Cimetière de l'Est (4) ; Gare centrale - Rue Gambetta - Rue Serpenoise - Rue Haute-Seille - Rue de Queuleu - Queuleu (5) ; Cathédrale - Rue Serpenoise - Rue Gambetta - Gare centrale - Rue aux Arènes - Avenue André Malraux - Sablon (vers rue Saint-Livier) (6).

En 1934, on met en service le nouveau hall des tramways à Metz-Nord, 72 route de Thionville . Le bâtiment restera le dépôt des bus du TCRM jusqu'au déménagement dans les anciens abattoirs de Blida.

La fin du tramway à Metz

Les tramways de Metz s'arrêtent en 1948, délaissés au profit des autobus dès 1931 et surtout remplacés par les trolleybus le 14 septembre 1947 et jusqu'au 30 avril 1966. Le tout dernier tramway a circulé le 15 août 1948. On compte alors 9 lignes pour plus de 30 km de voies.

A partir de 1948, la régie d'exploitation des trolleybus devient les TCRM pour Transports en Commun de la Région Messine, nom qui subsistera jusqu'en 2013, date à laquelle le réseau Le MET' arrive avec le BHNS de la ville, relançant en quelques sortes le projet de « tramway » (du moins tram-bus) de la ville.

Article détaillé : Mettis

Bibliographie

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