« Place d'Armes » : différence entre les versions

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{{Infobox Voie|Nom=Place d'Armes|Section=[[3e section|3e]]|Debut=[[En Fournirue]]|Denomination=En 1754 <small>(origine)</small><br />En 1842 <small>(réunification des places)</small><br />En 1944 <small>(nom actuel)</small>|Fin=[[rue des Jardins]]|Quartier=[[Metz-Centre]]|Anciens=[[Place devant la Grande Église]], [[Place devant le Grand Moûtier]], [[place de la Loi]], [[Paradeplatz]], [[place devant le Palais]], [[place Napoléon]], [[place de l'Hôtel de Ville]]|Notable=[[Hôtel de Ville]], [[Corps de garde de Metz]], [[cathédrale Saint-Étienne]], [[Parlement]], [[Palais]], [[cloître de Saint-Chrodegang]], [[chapelle de Saint-Pierre-le-Vieux]], [[Notre-Dame des Lorette]], [[chapelle des Lorrains]], [[Saint-Pierre-aux-Images]], [[office de tourisme]], [[grenier du chapitre]], [[église Saint-Gorgon]]|Image=Place d'Armes (Metz).jpg}}
{{Infobox Voie|Nom=Place d'Armes - Jacques-François-Blondel|Section=[[3e section|3e]]|Debut=[[En Fournirue]]|Denomination=En 1754 <small>(origine)</small><br />En 1842 <small>(réunification des places)</small><br />En 2015 <small>(nom actuel)</small>|Fin=[[rue des Jardins]]|Quartier=[[Metz-Centre]]|Anciens=[[Place devant la Grande Église]], [[La Place]], [[Place devant le Grand Moûtier]], [[place de la Loi]], [[Paradeplatz]], [[place devant le Palais]], [[place Napoléon]], [[place de l'Hôtel de Ville]]|Notable=[[Hôtel de Ville]], [[Corps de garde de Metz]], [[cathédrale Saint-Étienne]], [[Parlement]], [[Palais]], [[cloître de Saint-Chrodegang]], [[chapelle de Saint-Pierre-le-Vieux]], [[Notre-Dame des Lorette]], [[chapelle des Lorrains]], [[Saint-Pierre-aux-Images]], [[office de tourisme]], [[grenier du chapitre]], [[église Saint-Gorgon]]|Image=Mairiemetz2023.jpg}}
'''La place d'Armes''' est une grande place royale située au [[centre-ville]] de [[Metz]]. Elle a été construite selon les plans de [[Jacques-François Blondel]] sur l'ancienne [[place devant le Grand Moûtier]] et sur les vestiges de plusieurs édifices religieux. Située au croisement de la [[rue des Jardins]], de la [[rue du Chanoine Collin]], d'[[en Fournirue]] et de la [[rue d'Estrée]], elle est entourée par l'ancien [[corps de garde]], l'ancien [[Parlement]], la [[Cathédrale Saint-Étienne]] et la [[mairie]].
'''La place d'Armes - Jacques-François-Blondel''' est une grande place royale située au [[centre-ville]] de [[Metz]]. Elle a été construite selon les plans de [[Jacques-François Blondel]] sur l'ancienne [[place devant le Grand Moûtier]] et sur les vestiges de plusieurs édifices religieux. Située au croisement de la [[rue des Jardins]], de la [[rue du Chanoine Collin]], d'[[en Fournirue]] et de la [[rue d'Estrées]], elle est entourée par l'ancien [[corps de garde]], l'ancien [[Parlement]], la [[Cathédrale Saint-Étienne]] et la [[Hôtel de Ville|mairie]].
== Histoire ==
== Histoire ==
=== Moyen Âge===
=== Moyen Âge===
Au [[XIIIe siècle]] la place, nommée [[place devant la Grande Église]] ou [[place devant le Grand Moûtier]] (''étymologiquement, devant le grand monastère, mot qu'on retrouve dans le (Neu)Münster allemand ou (West)Minster anglosaxon'') sert de place centrale de la ville. À la construction de l'église [[Notre-Dame de la Ronde]], cette place a été largement réduite <ref name=rues>{{Ouvrage/WAGDico}}</ref>. En 2022, son emprise correspondrait au quadrilatère situé entre l'aile sud de la mairie, l'angle de la [[rue Fabert]], l'angle de la [[rue Blondel]] et le portail d'entrée sud-est de la [[ cathédrale Saint-Étienne]].
[[Fichier:Illustration-cathedrale-Morette.jpg|gauche|vignette|254x254px|Représentation de la place d'Armes avant les plans de Blondel.]]
Au [[XIIIe siècle]], la place, nommée [[place devant la Grande Église]] ou [[place devant le Grand Moûtier]] (''étymologiquement, «''&nbsp;''devant le grand monastère&nbsp;», mot qu'on retrouve dans le (Neu)Münster allemand ou (West)Minster anglosaxon'') sert de place centrale de la ville. À la construction de l'église [[Notre-Dame de la Ronde]], cette place a été largement réduite <ref name="rues">{{Ouvrage/WAGDico}}</ref>. En [[2022]], son emprise correspondrait au quadrilatère situé entre l'aile sud de la mairie, l'angle de la [[rue Fabert]], l'angle de la [[rue Blondel]] et le portail d'entrée sud-est de la [[ cathédrale Saint-Étienne]].


=== Renaissance ===
=== Renaissance ===
Au [[XVIe siècle]], la place sert désormais de place d'Armes dans la ville militaire de [[Metz]]. La place est bordée par la nouvelle [[cathédrale Saint-Étienne]] au nord-ouest, le [[cloître de Saint-Chrodegang]] au nord-est (sur la [[place d'Armes]] actuelle), et le [[Palais des Treize]] au sud-ouest (sur la [[place Jean-Paul II]] actuelle). À la fin du siècle, en 1686 et 1691, la ville envisage l'idée de construire une grande place.
Au [[XVIe siècle]], la place sert désormais de place d'armes dans la ville militaire de [[Metz]]. La place est bordée par la nouvelle [[cathédrale Saint-Étienne]] au nord-ouest, le [[cloître de Saint-Chrodegang]] au nord-est (sur la [[place d'Armes]] actuelle), et le [[Palais des Treize]], siège de l'administration messine, au sud-ouest (sur la [[place Jean-Paul II]] actuelle) <ref><small>Voir notamment le plan p.77 de l'ouvrage suivant</small> : {{Ouvrage/WAGDico}}</ref>. Sur certains plans, elle est nommée « La Place » <ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=DESTINATION MOSL|url=https://youtu.be/HrTIKLbDSz4?t=208|titre=METZ, D'UN SIÈCLE À L'AUTRE|site=Youtube|consulté le=29 avril 2023}}</ref>. À la fin du siècle, en [[1686]] et [[1691]], la ville envisage l'idée de construire une grande place.  
[[Fichier:Metz en 1764 - Cours d'architecture Blondel Jacques-François.jpg|gauche|vignette|Les plans de Blondel pour la place d'Armes en [[1764]].]]


=== XVIIIe siècle : les grands travaux de Blondel ===
=== XVIIIe siècle : les grands travaux de Blondel ===
[[Fichier:Champ a seille.jpg|thumb|right|Le Champ à Seille était la grande place de Metz au Moyen Âge]]En visite en 1744 à [[Metz]], le roi Louis XV souhaite une [[place d'Armes]] rectangulaire et symbolisant les quatre pouvoirs (religieux, militaire, bourgeois et royal) dans une ville qui ne dispose plus de grande place suite à la disparition du [[Champ à Seille]] (image ci-contre). Il ordonne au [[maréchal de Belle-Isle]] son exécution. En 1731, Belle-Isle décide d'agrandir la place, jusqu'alors accessible seulement [[en Fournirue]] et par la [[rue derrière Saint Gorgon]] (aujourd'hui disparue), en ouvrant les [[rue des Jardins]], la [[rue du Chanoine Collin]] et en faisant prolonger le [[passage du Palais épiscopal]] dans une grande voie vers la [[place de Chambre]] sans passer par la [[place Saint-Étienne]].
[[Fichier:Champ a seille.jpg|thumb|right|Le Champ à Seille était la grande place de Metz au Moyen Âge]]En visite en [[1744]] à [[Metz]], le roi Louis XV souhaite une [[place d'Armes]] rectangulaire et symbolisant les quatre pouvoirs (religieux, militaire, bourgeois et royal) dans une ville qui ne dispose plus de grande place suite à la disparition du [[Champ à Seille]] (image ci-contre). Il ordonne au [[maréchal de Belle-Isle]] son exécution.  
[[Fichier:Plan-metz-1738.jpg|gauche|vignette|La place en [[1738]].]]
En [[1731]] déjà, Belle-Isle a commencé par agrandir la place, jusqu'alors accessible seulement [[en Fournirue]] et par la [[rue derrière Saint Gorgon]] (aujourd'hui disparue). Pour cela, il perce les [[rue des Jardins]] (en [[1754]] <ref name="berrar2">{{Ouvrage/BERDébut}}</ref>) et la [[rue du Chanoine Collin]], et fait prolonger le [[passage du Palais épiscopal]] dans une grande voie vers la [[place de Chambre]] sans passer par la [[place Saint-Étienne]]. Ceci permet d'ailleurs aux Messins de ne plus avoir à traverser la nef de [[Notre-Dame de la Ronde]] pour relier rapidement la place devant le Grand Moûtier à la place Saint-Étienne.


En juillet [[1754]], le [[maréchal de Belle-Isle]] demande à [[Jacques-François Blondel]] de réaménager la place nommée désormais [[place d'Armes]] <ref name=berrar></ref> sur l'ancienne [[place devant le Grand Moûtier]] (toujours comprise dans l'espace entre les statues et le bâtiment du parlement aujourd'hui). Pendant quatre ans, les expropriations s'enchaînent. La construction se fera jusqu'en [[1770]]. Blondel fait raser le [[cloître de la cathédrale]] et le [[jardin du Chapitre]], le logement des musiciens et ses maisons attenantes, la [[chapelle Saint-Paul]], la [[chapelle des Foës]] (dite [[Notre-Dame des Lorette]], tous ces bâtiments se situant au centre de notre place actuelle), la [[chapelle de Saint-Pierre-le-Vieux]] (emplacement actuel du bâtiment de l'[[office de tourisme]]), la [[chapelle des Lorrains]] (sur la place, côté cathédrale), la petite collégiale de [[Saint-Pierre-aux-Images]], un ensemble de petites maisons, et le [[grenier du Chapitre]] (tous trois à l'emplacement actuel de l'Hôtel de Ville). Le sol est aussi arasé et abaissé de cinq mètres entre la [[rue du Four du Cloitre]] et le parvis de la cathédrale.
En juillet [[1754]], le [[maréchal de Belle-Isle]] demande à [[Jacques-François Blondel]] de réaménager la place nommée désormais [[place d'Armes]] <ref name=berrar></ref> sur l'ancienne [[place devant le Grand Moûtier]] (toujours comprise dans l'espace entre les statues et le bâtiment du parlement aujourd'hui). Pendant quatre ans, les expropriations s'enchaînent. La construction se fera jusqu'en [[1770]]. Blondel fait raser le [[cloître de la cathédrale]] et le [[jardin du Chapitre]], le logement des musiciens et ses maisons attenantes, la [[chapelle Saint-Paul]], la [[chapelle des Foës]] (dite [[Notre-Dame des Lorette]], tous ces bâtiments se situant au centre de notre place actuelle), la [[chapelle de Saint-Pierre-le-Vieux]] (emplacement actuel du bâtiment de l'[[office de tourisme]]), la [[chapelle des Lorrains]] (sur la place, côté cathédrale devant le portail de la Vierge), la petite collégiale de [[Saint-Pierre-aux-Images]], un ensemble de petites maisons, et le [[grenier du Chapitre]] (tous trois à l'emplacement actuel de l'Hôtel de Ville). Le sol est aussi arasé et abaissé de cinq mètres entre la [[rue du Four du Cloitre]] et le parvis de la cathédrale.


En [[1762]], le [[maréchal d'Estrées]], successeur de Belle-Isle, fait poursuivre les travaux. De [[1766]] à [[1771]], Blondel fait construire par [[Gardeur-Lebrun]] le nouvel [[Hôtel de ville]] sur le grenier du chapitre, d'une façade de 30 mètres de long. Les deux frontons sont sculptés par Rollier et les portes en grilles par Joseph Cabossel et Pierre Janin. L'aile sud, côté [[Fournirue]] est terminée entre [[1785]] et [[1788]] sur les ruines de l'[[église Saint-Gorgon]]. Le siège de la politique messine était jusqu'en [[1765]] situé dans le [[Palais des Treize]], mais cet emplacement doit désormais accueillir le nouveau [[Parlement]] dont seule la façade sera construite. Il fait aussi construire le [[Corps de Garde]] en face du parlement. {{Lire plus|page=Jacques-François Blondel}}Les deux frontons sur la façade de la mairie sont construits par Rollier et les grilles forgées par Joseph Cabossel et Pierre Janin <ref name=berrar></ref>. [[Jacques-François Blondel|Blondel]] construit en face de la mairie, tout autour de la cathédrale, des galeries dans le même style, avec deux pavillons dans chaque angle où s'installent des commerces et restaurants jusqu'en [[1860]] où les boutiques sont détruites jusqu'en [[1882]]. Et 1764, Blondel construit enfin le nouveau portail de la façade sud de la cathédrale, qui sera démonté en [[1898]].
En [[1762]], le [[maréchal d'Estrées]], successeur de Belle-Isle, fait poursuivre les travaux. De [[1766]] à [[1771]], Blondel, architecte théoricien du classicisme, fait construire par [[Gardeur-Lebrun]] le nouvel [[Hôtel de ville]] (demandé par Belle-Isle en [[1761]] avant sa mort) sur le grenier du chapitre, d'une façade de 30 mètres de long. Les deux frontons sont sculptés par Rollier et les portes en grilles par Joseph Cabossel et Pierre Janin <ref name="berrar" />. L'aile sud, côté [[Fournirue]] est terminée entre [[1785]] et [[1788]] sur les ruines de l'[[église Saint-Gorgon]]. Le siège de la politique messine était jusqu'en [[1765]] situé dans le [[Palais des Treize]], mais cet emplacement doit désormais accueillir le nouveau [[Parlement]] dont seule la façade sera construite. Il fait aussi construire le [[Corps de Garde]] en face du parlement. Supprimé en [[1771]] par un édit, le Parlement, la cour de justice souveraine de la ville, est remis en fonction en [[1775]] dans ses nouveaux murs. Il restera en activité jusqu'au décret de l'assemblée du 3 novembre [[1789]]. {{Lire plus|page=Jacques-François Blondel}}
{{Lire plus|page=Cathédrale de Metz|label=Cathédrale de Metz}}
[[Fichier:Model3dArcadesBlondelCathedrale.jpg|vignette|Les arcades disparues le long de la façade de la Cathédrale. ]]
En [[1764]], [[Jacques-François Blondel|Blondel]] construit en face de la mairie, sur la façade de la cathédrale, des galeries dans le même style classique ''<ref group="Note">{{Lien web|langue=fr|titre=4Fi17 - Metz, la Cathédrale et la place d'Armes (s.d.)|url=https://archives.metz.fr/4DCGI/Web_VoirLaNotice/34_01/4Fi17/ILUMP21550|auteur=BECQUET|site=Archives municipales de Metz|consulté le=12 décembre 2022}}</ref>'', avec deux pavillons dans chaque angle où s'installent des commerces et restaurants jusqu'en [[1860]] où les boutiques sont détruites jusqu'en [[1882]]. Blondel construit la même année le nouveau portail de la façade sud de la cathédrale, lui aussi néo-classique, qui sera démonté en [[1898]]. La place d'Armes était alors entièrement entourée du même style classique à arcades sur ses quatre côtés, bien que le Parlement ne soit pas terminé au-delà de sa façade.{{Lire plus|page=Cathédrale de Metz|label=Cathédrale de Metz}}
En [[1771]], la place est alors séparée en deux par les deux trophées situés au sud et reliés entre eux par des chaînes. La place devant le Parlement est renommée [[place devant le Palais]], jusqu'à l'unification des deux places en [[1842]] <ref name=rues></ref>.
En [[1771]], la place est alors séparée en deux par les deux trophées situés au sud et reliés entre eux par des chaînes. La place devant le Parlement est renommée [[place devant le Palais]], jusqu'à l'unification des deux places en [[1842]] <ref name=rues></ref>.


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=== XIXe siècle : changements de noms successifs ===
=== XIXe siècle : changements de noms successifs ===
[[Fichier:ParlementMetz2023.jpg|vignette|L'ancien Parlement de Metz.]]
En [[1806]], quelques mois avant la première visite de Napoléon Ier à [[Metz]], la place s'appelle [[place Napoléon]] le 18 janvier. Puis le 1er juillet [[1816]] elle est renommée [[place de l'Hôtel de Ville]] avant de redevenir [[place Napoléon]] le 27 juillet [[1833]].
En [[1806]], quelques mois avant la première visite de Napoléon Ier à [[Metz]], la place s'appelle [[place Napoléon]] le 18 janvier. Puis le 1er juillet [[1816]] elle est renommée [[place de l'Hôtel de Ville]] avant de redevenir [[place Napoléon]] le 27 juillet [[1833]].
Entre [[1854]] et [[1860]], la rangée de galeries, construite par [[Jacques-François Blondel]] sur la [[place d'Armes]], et faisant face à l'[[Hôtel de Ville]], est démolie sur demande de l'[[évêque de Metz]] qui souhaite redonner un style gothique à l'édifice <ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=PIERRE|url=https://mon-grand-est.fr/cathedrale-de-metz/|titre=Les petits secrets de la cathédrale de Metz|site=mon-grand-est.fr|consulté le=30 novembre 2022}}</ref>.


Entre [[1875]] et [[1918]], sous l'occupation allemande, elle devient [[Paradeplatz]]. Le 27 novembre [[1878]], on rénove la place pour y faire passer le [[tramway de Metz]]. La ligne permet de relier la gare de la [[place du Roi George]] à la gare de [[Devant-les-Ponts]]. Elle est inaugurée le 5 mai [[Et le portail de la Vierge sont|1902]] <ref name="berrar" />.
Entre [[1875]] et [[1918]], sous l'occupation allemande, elle devient [[Paradeplatz]]. Le 27 novembre [[1878]], on rénove la place pour y faire passer le [[tramway de Metz]]. La ligne permet de relier la gare de la [[place du Roi George]] à la gare de [[Devant-les-Ponts]]. Elle est inaugurée le 5 mai [[Et le portail de la Vierge sont|1902]] <ref name="berrar" />.


=== XXe siècle ===
=== XXe siècle ===
En [[1918]], après la guerre, la place redevient [[place d'Armes]] puis, à nouveau, durant la Seconde Guerre mondiale, entre [[1940]] et [[1944]], redevient [[Paradeplatz]]. Elle retrouvera son nom définitif à la libération, fin 1944.
[[Fichier:Officetourisme2023.jpg|vignette|L'Office de Tourisme en mai [[2023]].]]
En [[1918]], après la guerre, la place redevient [[place d'Armes]] puis, à nouveau, durant la Seconde Guerre mondiale, entre [[1940]] et [[1944]], redevient [[Paradeplatz]]. Elle retrouvera son nom définitif à la libération, fin 1944. Dès [[2016]], les plaques de la place changent et indiquent '''place d'Armes - Jacques-François-Blondel''', suivant une décision du conseil municipal en octobre [[2015]] <ref>{{Lien web|langue=fr|auteur=A Corinne|url=https://tout-metz.com/place-armes-mairie-metz-change-nom-2015-4855.php|titre=Metz : la place d’Armes va changer de nom|consulté le=9 février 2023|site=Tout Metz}}</ref>. L'hôtel de ville a été classé aux [[Monuments historiques à Metz|Monuments historiques]] le 15 décembre [[1922]], quelques temps après l'hôtel du district devenu office de tourisme de la ville, le 1er avril [[1921]]. La place en elle-même est inscrite le 12 janvier [[1948]]


== Origine des dénominations ==
== Origine des dénominations ==
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=== Place d'Armes ===
=== Place d'Armes ===


=== Place d'Armes - Jacques-François-Blondel ===
==Topographie de la voie==
[[Fichier:Place-darmes.jpg|vignette|255x255px|La plaque apposée sur la façade de l'office de tourisme.]]
En [[2022]], un panneau de rue est situé sur le mur du bâtiment du Parlement, à l'angle de la [[Place Jean-Paul II]]. Il indique « Place d'Armes » avec une inscription plus petite en-dessous « Jacques François Blondel ». On retrouve la même plaque sur le bâtiment de la mairie qui fait l'angle avec [[En Fournirue]], et sur le bâtiment de l'Office de Tourisme à l'angle avec la [[rue des Jardins]].
À date d'octobre [[2022]], la rue est piétonne mais ouverte aux voitures dans les deux sens, devant le Parlement et le long de la [[Cathédrale Saint-Étienne|Cathédrale]]. On compte deux arrêts de bus. Dans le sens Cathédrale - Préfecture :
*'''Arrêt Place d'Armes'''
<small>{{Cartouche|type=Navettes|lien=Ligne de bus N81|ligne=N81 CITY}}</small>
<small>{{Cartouche|type=Navettes|lien=Ligne de bus N83|ligne=N83 CITY}} [[Préfecture de Metz|Préfecture]]</small>
Et dans le sens Cathédrale - Pompidou :
*'''Arrêt Place d'Armes'''
<small>{{Cartouche|type=Navettes|lien=Ligne de bus N83|ligne=N83 CITY}} [[Centre Pompidou-Metz]]</small>
== Bâtiments et monuments ==
== Bâtiments et monuments ==
=== Statue du Maréchal Fabert et trophées ===
=== Statue du Maréchal Fabert et trophées ===
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|site = e-monumen |url = https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-au-marechal-de-fabert-place-darmes-metz/ |consulté le = 1er novembre 2022}}</ref>{{,}}<ref name="statues"></ref>. Sur de nombreuses photos du début du [[XXe siècle]], le ''Monument Fabert'' trône côté parlement, faisant face à la place.
|site = e-monumen |url = https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-au-marechal-de-fabert-place-darmes-metz/ |consulté le = 1er novembre 2022}}</ref>{{,}}<ref name="statues"></ref>. Sur de nombreuses photos du début du [[XXe siècle]], le ''Monument Fabert'' trône côté parlement, faisant face à la place.


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<gallery mode="packed" widths="300" heights="200">
Image:Fabert_1900.png|Statue au début du [[XXe siècle]]
Fichier:Fabert 1900.png|Statue au début du [[XXe siècle]]
Image:Fabert.jpg|Statue de nos jours
Fichier:Fabert.jpg|Statue de nos jours
Fichier:MonumentWalkerPlaceArmes2023.jpg|Trophée à la mémoire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, en mai [[2023]].
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== Faits et anecdotes ==
== Faits et anecdotes ==
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{{vide}}Le roi Louis XV, en visite à Metz en [[1744]], a tenu que la place soit une place d'Armes et non une place royale, symbole d'une ville de garnison. La place était conçue pour être le centre des quatre pouvoirs : religieux ([[Cathédrale Saint-Étienne]]), judiciaire ([[Parlement]]), politique ([[Hôtel de Ville]]) et militaire ([[corps de Garde]]).
* Durant l'annexion allemande de [[1870]], la relève de la garde du régiment prussien en garnison à Metz se fait tous les jours à 12h30 sur le place, qui borde le [[corps de garde de Metz]].
 
* En mai [[1903]], de grandes festivités sont préparées sur la place à l'occasion de la visite de l'empereur Guillaume II qui vient inaugurer le nouveau portail de la [[Cathédrale de Metz]] <ref name="barbian">{{Ouvrage/BARAntan}}</ref>.
Durant l'annexion allemande de [[1870]], la relève de la garde du régiment prussien en garnison à Metz se fait tous les jours à 12h30 sur le place, qui borde le [[corps de garde de Metz]].
* Le roi Louis XV, en visite à Metz en [[1744]], a tenu que la place soit une place d'Armes et non une place royale, symbole d'une ville de garnison.
 
* Dans les années 1870, on trouve le restaurant de Louis Metzger dans la [[voûte Blondel]], qui est encore une voûte fermée à cette époque. Le restaurant Zum Monde et situé au même endroit que le bar [[À la Lune]] dont l'entrée se trouve dans la voûte. La Lune a été le plus ancien café de [[Metz]] : ouvert en 1838, il est dirigé entre [[1904]] et [[1909]] par [[Paul Vautrin]], futur [[maire de Metz]]. Il ne fermera qu'en [[2021]] pour devenir Café Blondel. Haut lieu de la vie associative messine, il a été fréquenté au [[XIXe siècle]] et début du [[XXe siècle]] par les artistes, le gratin messin et la communauté homosexuelle.
En mai [[1903]], de grandes festivités sont préparées sur la place à l'occasion de la visite de l'empereur Guillaume II qui vient inaugurer le nouveau portail de la [[Cathédrale de Metz]] <ref name="barbian">{{Ouvrage/BARAntan}}</ref>.
* Le 5 mai 1902, la première section du [[tramway électrique de Metz]] est ouverte. Elle traverse la [[place d'Armes]] en provenance de Montigny et en passant par la [[place du roi George]] et la [[rue du Palais]], puis se dirigeait vers la [[rue des Jardins]], le [[quartier du Pontiffroy|Pontiffroy]] jusqu'à la gare de [[Devant-les-Ponts]] <ref name=":0" group="Note">Photographies du début du [[XXe siècle]]. Voir notamment page 16 de l'ouvrage suivant :{{Ouvrage/BERDébut}}</ref>.
 
* Au début du [[XXe siècle]], on trouve également le Café central au n°14 (Montecristo en 2013), le magasin Voelk-Esch au n°18 (Tolub en 2013), le vendeur de tabac Wilhelm-Ebenau (pâtisserie Jean en 2013), et le restaurant Furst au n°16 (Max Mara en 2013). Le magasin de textiles et literie Samuel Levy se trouve au n°13 (l'Atelier du Sourcil en 2022) <ref name=":0" group="Note" /> <ref group="Note">Photographies du début du [[XXe siècle]]. Voir notamment page 10 de l'ouvrage suivant : {{Ouvrage/BARAntan}}</ref>.
{{Numéro|numero=12}}Dans les années 1870, on trouve le restaurant de Louis Metzger dans la [[voûte Blondel]], qui est encore une voûte fermée à cette époque. Le restaurant « Zum Monde » et situé au même endroit que le bar « [[À la Lune]] » dont l'entrée se trouve dans la voûte. La Lune a été le plus ancien café de [[Metz]] : ouvert en 1838, il est dirigé entre [[1904]] et [[1909]] par [[Paul Vautrin]], futur [[maire de Metz]] (le fronton affiche les noms de Metzger et Vautrin). Il ne fermera qu'en [[2021]] pour devenir « Café Blondel ». Haut lieu de la vie associative messine, il a été fréquenté au [[XIXe siècle]] et début du [[XXe siècle]] par les artistes, le gratin messin et la communauté homosexuelle. Le passage sous la voûte a été fermé en [[2012]] et transformé jusqu'en [[2016]] pour devenir une partie de l'établissement.
* À l'emplacement de [[Saint-Pierre-le-Vieux]] a été construit le [[corps de garde]], devenu une caisse d'épargne, puis après 1918 les Bureaux de la Place, des logements militaires et enfin le [[syndicat d'initiative]] et [[office de tourisme]].
 
* La place était conçue pour être le centre des quatre pouvoirs : religieux ([[Cathédrale Saint-Étienne]]), judiciaire ([[Parlement]]), politique ([[Hôtel de Ville]]) et militaire ([[corps de Garde]]).
{{Numéro|numero=13}}Au début du [[XXe siècle]], notamment en [[1902]], le magasin de textiles et literie Samuel Levy (« l'Atelier du Sourcil » en [[2022]]) <ref name=":0" group="Note"><small>Photographies du début du [[XXe siècle]]. Voir notamment page 16 de l'ouvrage suivant </small>:{{Ouvrage/BERDébut}}</ref> <ref name=":1" group="Note"><small>Photographies du début du [[XXe siècle]]. Voir notamment page 10 de l'ouvrage suivant </small>: {{Ouvrage/BARAntan}}</ref>.
 
{{Numéro|numero=14}}Au début du [[XXe siècle]], notamment en [[1902]], on trouve le « Café central » au n°14 (restaurant « Montecristo » en [[2013]]) <ref name=":0" group="Note" /> <ref name=":1" group="Note" />.
 
Au début du [[XXe siècle]], notamment en [[1902]], {{Numéro|numero=18}}le magasin « Voelk-Esch » au n°18 (« Tolub » en [[2013]]) <ref>{{Ouvrage/BUCCommerces}}</ref>.
 
Au début du [[XXe siècle]], notamment en [[1902]], {{Numéro|numero=16}}le restaurant « Furst » au n°16 (boutique d'habillement « Max Mara » en [[2013]]). <ref name=":0" group="Note" /> <ref name=":1" group="Note" />.
 
Au début du [[XXe siècle]], notamment en [[1902]], le vendeur de tabac « Wilhelm-Ebenau » (pâtisserie « Jean » en [[2013]]) à l'angle de la [[En Fournirue|Fournirue]] (n°2) <ref name=":0" group="Note" /> <ref name=":1" group="Note" />.
 
À l'emplacement de [[Saint-Pierre-le-Vieux]] a été construit le [[corps de garde]], devenu une caisse d'épargne, puis après 1918 les Bureaux de la Place, des logements militaires, l'Hôtel du District dans les années 1990 et enfin le [[syndicat d'initiative]] et [[office de tourisme]] depuis les années 2000 {{Référence souhaitée}}.
 
En [[1846]], le pionnier de la photo à Metz, [[Étienne Casimir Volmerange-Oulif]] y expose ses photographies sur papier <ref name="fauvel">{{Ouvrage/FAUHier}}</ref>.
 
=== Histoire des transports ===
Depuis le début des transports en tramway de Metz, cette place fait office de plaque tournante du réseau de la ville. Avant cela, le tramway hippomobile de [[1874]] passaient aussi par la place. Le 5 mai [[1902]], la première section du [[tramway électrique de Metz]] est ouverte. Elle traverse la [[place d'Armes]] en provenance de Montigny et en passant par la [[place du roi George]] et la [[rue du Palais]], puis se dirigeait vers la [[rue des Jardins]], le [[quartier du Pontiffroy|Pontiffroy]] jusqu'à la gare de [[Devant-les-Ponts]] <ref name=":0" group="Note" />.
 
Puis le trolleybus et les bus reprendront en partie le tracé, auquel s'ajoutera la ligne se prolongeant vers la [[place de Chambre]]. Depuis au moins les années 1970, les bus messins s'arrêtent à l'aubette toujours situé au même endroit, entre les deux trophées. En [[2007]], on y voit passer les lignes [[TCRM]] 5/25 (Moulins - Magny), 9/29 ([[Devant-les-Ponts]] - Corchade), 3 ([[Sablon]] - Woippy) et 11 ([[Borny]] - [[La Grange-aux-Bois]]). Avec l'arrivée du [[Mettis]] et le déplacement du centre commerçant de la ville vers le [[quartier de l'Amphithéâtre]] ou la [[Place de la République]], ainsi que la piétonnisation du centre historique, ce quartier de la ville est délaissé par les transports. En [[2023]], une seule ligne {{Cartouche|type=Navettes|lien=Ligne de bus N83|ligne=N83}}reliant le [[centre Pompidou-Metz]] y passe.


== Références ==
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La place d'Armes - Jacques-François-Blondel est une grande place royale située au centre-ville de Metz. Elle a été construite selon les plans de Jacques-François Blondel sur l'ancienne place devant le Grand Moûtier et sur les vestiges de plusieurs édifices religieux. Située au croisement de la rue des Jardins, de la rue du Chanoine Collin, d'en Fournirue et de la rue d'Estrées, elle est entourée par l'ancien corps de garde, l'ancien Parlement, la Cathédrale Saint-Étienne et la mairie.

Histoire

Moyen Âge

Représentation de la place d'Armes avant les plans de Blondel.

Au XIIIe siècle, la place, nommée place devant la Grande Église ou place devant le Grand Moûtier (étymologiquement, « devant le grand monastère », mot qu'on retrouve dans le (Neu)Münster allemand ou (West)Minster anglosaxon) sert de place centrale de la ville. À la construction de l'église Notre-Dame de la Ronde, cette place a été largement réduite [1]. En 2022, son emprise correspondrait au quadrilatère situé entre l'aile sud de la mairie, l'angle de la rue Fabert, l'angle de la rue Blondel et le portail d'entrée sud-est de la cathédrale Saint-Étienne.

Renaissance

Au XVIe siècle, la place sert désormais de place d'armes dans la ville militaire de Metz. La place est bordée par la nouvelle cathédrale Saint-Étienne au nord-ouest, le cloître de Saint-Chrodegang au nord-est (sur la place d'Armes actuelle), et le Palais des Treize, siège de l'administration messine, au sud-ouest (sur la place Jean-Paul II actuelle) [2]. Sur certains plans, elle est nommée « La Place » [3]. À la fin du siècle, en 1686 et 1691, la ville envisage l'idée de construire une grande place.

Les plans de Blondel pour la place d'Armes en 1764.

XVIIIe siècle : les grands travaux de Blondel

Le Champ à Seille était la grande place de Metz au Moyen Âge

En visite en 1744 à Metz, le roi Louis XV souhaite une place d'Armes rectangulaire et symbolisant les quatre pouvoirs (religieux, militaire, bourgeois et royal) dans une ville qui ne dispose plus de grande place suite à la disparition du Champ à Seille (image ci-contre). Il ordonne au maréchal de Belle-Isle son exécution.

La place en 1738.

En 1731 déjà, Belle-Isle a commencé par agrandir la place, jusqu'alors accessible seulement en Fournirue et par la rue derrière Saint Gorgon (aujourd'hui disparue). Pour cela, il perce les rue des Jardins (en 1754 [4]) et la rue du Chanoine Collin, et fait prolonger le passage du Palais épiscopal dans une grande voie vers la place de Chambre sans passer par la place Saint-Étienne. Ceci permet d'ailleurs aux Messins de ne plus avoir à traverser la nef de Notre-Dame de la Ronde pour relier rapidement la place devant le Grand Moûtier à la place Saint-Étienne.

En juillet 1754, le maréchal de Belle-Isle demande à Jacques-François Blondel de réaménager la place nommée désormais place d'Armes [5] sur l'ancienne place devant le Grand Moûtier (toujours comprise dans l'espace entre les statues et le bâtiment du parlement aujourd'hui). Pendant quatre ans, les expropriations s'enchaînent. La construction se fera jusqu'en 1770. Blondel fait raser le cloître de la cathédrale et le jardin du Chapitre, le logement des musiciens et ses maisons attenantes, la chapelle Saint-Paul, la chapelle des Foës (dite Notre-Dame des Lorette, tous ces bâtiments se situant au centre de notre place actuelle), la chapelle de Saint-Pierre-le-Vieux (emplacement actuel du bâtiment de l'office de tourisme), la chapelle des Lorrains (sur la place, côté cathédrale devant le portail de la Vierge), la petite collégiale de Saint-Pierre-aux-Images, un ensemble de petites maisons, et le grenier du Chapitre (tous trois à l'emplacement actuel de l'Hôtel de Ville). Le sol est aussi arasé et abaissé de cinq mètres entre la rue du Four du Cloitre et le parvis de la cathédrale.

En 1762, le maréchal d'Estrées, successeur de Belle-Isle, fait poursuivre les travaux. De 1766 à 1771, Blondel, architecte théoricien du classicisme, fait construire par Gardeur-Lebrun le nouvel Hôtel de ville (demandé par Belle-Isle en 1761 avant sa mort) sur le grenier du chapitre, d'une façade de 30 mètres de long. Les deux frontons sont sculptés par Rollier et les portes en grilles par Joseph Cabossel et Pierre Janin [5]. L'aile sud, côté Fournirue est terminée entre 1785 et 1788 sur les ruines de l'église Saint-Gorgon. Le siège de la politique messine était jusqu'en 1765 situé dans le Palais des Treize, mais cet emplacement doit désormais accueillir le nouveau Parlement dont seule la façade sera construite. Il fait aussi construire le Corps de Garde en face du parlement. Supprimé en 1771 par un édit, le Parlement, la cour de justice souveraine de la ville, est remis en fonction en 1775 dans ses nouveaux murs. Il restera en activité jusqu'au décret de l'assemblée du 3 novembre 1789.

Article détaillé : Jacques-François Blondel
Les arcades disparues le long de la façade de la Cathédrale.

En 1764, Blondel construit en face de la mairie, sur la façade de la cathédrale, des galeries dans le même style classique [Note 1], avec deux pavillons dans chaque angle où s'installent des commerces et restaurants jusqu'en 1860 où les boutiques sont détruites jusqu'en 1882. Blondel construit la même année le nouveau portail de la façade sud de la cathédrale, lui aussi néo-classique, qui sera démonté en 1898. La place d'Armes était alors entièrement entourée du même style classique à arcades sur ses quatre côtés, bien que le Parlement ne soit pas terminé au-delà de sa façade.

Article détaillé : Cathédrale de Metz

En 1771, la place est alors séparée en deux par les deux trophées situés au sud et reliés entre eux par des chaînes. La place devant le Parlement est renommée place devant le Palais, jusqu'à l'unification des deux places en 1842 [1].

En 1792, juste après la Révolution, on renomme la place d'Armes en place de la Loi et on y plante un arbre de la Liberté en plein milieu le 20 mai [5].

XIXe siècle : changements de noms successifs

L'ancien Parlement de Metz.

En 1806, quelques mois avant la première visite de Napoléon Ier à Metz, la place s'appelle place Napoléon le 18 janvier. Puis le 1er juillet 1816 elle est renommée place de l'Hôtel de Ville avant de redevenir place Napoléon le 27 juillet 1833.

Entre 1854 et 1860, la rangée de galeries, construite par Jacques-François Blondel sur la place d'Armes, et faisant face à l'Hôtel de Ville, est démolie sur demande de l'évêque de Metz qui souhaite redonner un style gothique à l'édifice [6].

Entre 1875 et 1918, sous l'occupation allemande, elle devient Paradeplatz. Le 27 novembre 1878, on rénove la place pour y faire passer le tramway de Metz. La ligne permet de relier la gare de la place du Roi George à la gare de Devant-les-Ponts. Elle est inaugurée le 5 mai 1902 [5].

XXe siècle

L'Office de Tourisme en mai 2023.

En 1918, après la guerre, la place redevient place d'Armes puis, à nouveau, durant la Seconde Guerre mondiale, entre 1940 et 1944, redevient Paradeplatz. Elle retrouvera son nom définitif à la libération, fin 1944. Dès 2016, les plaques de la place changent et indiquent place d'Armes - Jacques-François-Blondel, suivant une décision du conseil municipal en octobre 2015 [7]. L'hôtel de ville a été classé aux Monuments historiques le 15 décembre 1922, quelques temps après l'hôtel du district devenu office de tourisme de la ville, le 1er avril 1921. La place en elle-même est inscrite le 12 janvier 1948

Origine des dénominations

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Place devant la Grande Église

Place devant le Palais

Place de la Loi

Place Napoléon

Place de l'Hôtel de Ville

Paradeplatz

Place d'Armes

Place d'Armes - Jacques-François-Blondel

Topographie de la voie

La plaque apposée sur la façade de l'office de tourisme.

En 2022, un panneau de rue est situé sur le mur du bâtiment du Parlement, à l'angle de la Place Jean-Paul II. Il indique « Place d'Armes » avec une inscription plus petite en-dessous « Jacques François Blondel ». On retrouve la même plaque sur le bâtiment de la mairie qui fait l'angle avec En Fournirue, et sur le bâtiment de l'Office de Tourisme à l'angle avec la rue des Jardins.

À date d'octobre 2022, la rue est piétonne mais ouverte aux voitures dans les deux sens, devant le Parlement et le long de la Cathédrale. On compte deux arrêts de bus. Dans le sens Cathédrale - Préfecture :

  • Arrêt Place d'Armes

N81 CITY

N83 CITY Préfecture

Et dans le sens Cathédrale - Pompidou :

  • Arrêt Place d'Armes

N83 CITY Centre Pompidou-Metz

Bâtiments et monuments

Statue du Maréchal Fabert et trophées

Sur la place, côté Parlement, une statue du Maréchal Fabert est fondue dans la Fonderie de Richard Eck et Durand en 1840, construite par le sculpteur Antoine Etex. Elle est attachée par deux chaines à deux trophées, sculptés en 1767 par Pierre-François Le Roy (1739-1812) et séparant l'ancienne place d'armes de la nouvelle créée par Blondel entre 1754 et 1842 (lire plus haut).

Les socles des trophées étaient assez grands pour servir d'échoppe à des boutiques et marchands de fruits [5]. Jan & Joël Martel (1896-1966) ont sculpté les bas-reliefs et le blason qui ornent le socle [8]. Transformés en fontaines publiques en 1825, les trophées sont démontés puis remontés en 1841 par le sculpteur Deny, prenant leur taille actuelle [5]. La statue, quant à elle, est inaugurée le 30 novembre 1842 [9],[8]. Sur de nombreuses photos du début du XXe siècle, le Monument Fabert trône côté parlement, faisant face à la place.

En juin 1940 durant l'occupation allemande, les statues sont déboulonnées et stockées dans le jardin du Couvent des Pères Franciscains de la rue Marchant [10]. En décembre 1944, les statues sont remises en place, dont celle de Fabert qui revient sur la place d'Armes, sur un nouveau socle, à son emplacement d'origine.

Dans les années 50, le monument est transféré face à l'office de tourisme, toujours pointant en direction du centre de la place, sur un nouveau piédestal en pierre de Jaumont avec quatre reliefs. Les deux trophées sont toujours de l'autre côté, face au bâtiment du Parlement.

D'abord inscrite dans le premier socle, une citation du maréchal [9] a été réécrite sur une plaque de bronze fixée sur le nouveau socle en pierre :

SI POUR EMPECHER QU’UNE PLACE QUE LE ROI M’ A CONFIEE NE TOMBAT AU POUVOIR DE L’ENNEMI, IL FALLAIT METTRE A LA BRECHE MA PERSONNE, MA FAMILLE ET TOUT MON BIEN, JE NE BALANCERAIS PAS UN MOMENT A LE FAIRE

.

Sur les autres faces on retrouve les armoiries de Fabert et ses dates (1599-1662), les cinq blasons d'Arras, Stenay, Landrecies, Saint-Jean de Losne et Suse en Piémont, et les cinq blasons de Sedan, Selestat, Haguenau, Benfeld et Colmar entourés de la maxime Fortitudo Caritas [8].

Faits et anecdotes

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Le roi Louis XV, en visite à Metz en 1744, a tenu que la place soit une place d'Armes et non une place royale, symbole d'une ville de garnison. La place était conçue pour être le centre des quatre pouvoirs : religieux (Cathédrale Saint-Étienne), judiciaire (Parlement), politique (Hôtel de Ville) et militaire (corps de Garde).

Durant l'annexion allemande de 1870, la relève de la garde du régiment prussien en garnison à Metz se fait tous les jours à 12h30 sur le place, qui borde le corps de garde de Metz.

En mai 1903, de grandes festivités sont préparées sur la place à l'occasion de la visite de l'empereur Guillaume II qui vient inaugurer le nouveau portail de la Cathédrale de Metz [11].

n°12Dans les années 1870, on trouve le restaurant de Louis Metzger dans la voûte Blondel, qui est encore une voûte fermée à cette époque. Le restaurant « Zum Monde » et situé au même endroit que le bar « À la Lune » dont l'entrée se trouve dans la voûte. La Lune a été le plus ancien café de Metz : ouvert en 1838, il est dirigé entre 1904 et 1909 par Paul Vautrin, futur maire de Metz (le fronton affiche les noms de Metzger et Vautrin). Il ne fermera qu'en 2021 pour devenir « Café Blondel ». Haut lieu de la vie associative messine, il a été fréquenté au XIXe siècle et début du XXe siècle par les artistes, le gratin messin et la communauté homosexuelle. Le passage sous la voûte a été fermé en 2012 et transformé jusqu'en 2016 pour devenir une partie de l'établissement.

n°13Au début du XXe siècle, notamment en 1902, le magasin de textiles et literie Samuel Levy (« l'Atelier du Sourcil » en 2022) [Note 2] [Note 3].

n°14Au début du XXe siècle, notamment en 1902, on trouve le « Café central » au n°14 (restaurant « Montecristo » en 2013) [Note 2] [Note 3].

Au début du XXe siècle, notamment en 1902, n°18le magasin « Voelk-Esch » au n°18 (« Tolub » en 2013) [12].

Au début du XXe siècle, notamment en 1902, n°16le restaurant « Furst » au n°16 (boutique d'habillement « Max Mara » en 2013). [Note 2] [Note 3].

Au début du XXe siècle, notamment en 1902, le vendeur de tabac « Wilhelm-Ebenau » (pâtisserie « Jean » en 2013) à l'angle de la Fournirue (n°2) [Note 2] [Note 3].

À l'emplacement de Saint-Pierre-le-Vieux a été construit le corps de garde, devenu une caisse d'épargne, puis après 1918 les Bureaux de la Place, des logements militaires, l'Hôtel du District dans les années 1990 et enfin le syndicat d'initiative et office de tourisme depuis les années 2000 [réf. souhaitée].

En 1846, le pionnier de la photo à Metz, Étienne Casimir Volmerange-Oulif y expose ses photographies sur papier [13].

Histoire des transports

Depuis le début des transports en tramway de Metz, cette place fait office de plaque tournante du réseau de la ville. Avant cela, le tramway hippomobile de 1874 passaient aussi par la place. Le 5 mai 1902, la première section du tramway électrique de Metz est ouverte. Elle traverse la place d'Armes en provenance de Montigny et en passant par la place du roi George et la rue du Palais, puis se dirigeait vers la rue des Jardins, le Pontiffroy jusqu'à la gare de Devant-les-Ponts [Note 2].

Puis le trolleybus et les bus reprendront en partie le tracé, auquel s'ajoutera la ligne se prolongeant vers la place de Chambre. Depuis au moins les années 1970, les bus messins s'arrêtent à l'aubette toujours situé au même endroit, entre les deux trophées. En 2007, on y voit passer les lignes TCRM 5/25 (Moulins - Magny), 9/29 (Devant-les-Ponts - Corchade), 3 (Sablon - Woippy) et 11 (Borny - La Grange-aux-Bois). Avec l'arrivée du Mettis et le déplacement du centre commerçant de la ville vers le quartier de l'Amphithéâtre ou la Place de la République, ainsi que la piétonnisation du centre historique, ce quartier de la ville est délaissé par les transports. En 2023, une seule ligne N83 reliant le centre Pompidou-Metz y passe.

Références

  1. 1,0 et 1,1 (fr) WAGNER Sébastien, Dictionnaire historique des rues de Metz, Metz : Editions Serpenoise, 2009 (ISBN 978-2876927919)
  2. Voir notamment le plan p.77 de l'ouvrage suivant : (fr) WAGNER Sébastien, Dictionnaire historique des rues de Metz, Metz : Editions Serpenoise, 2009 (ISBN 978-2876927919)
  3. (fr) DESTINATION MOSL, « METZ, D'UN SIÈCLE À L'AUTRE » sur Youtube (consulté le 29 avril 2023)
  4. (fr) BERRAR Jean-Claude, Metz au début du XXe siècle, Metz : Editions Serpenoise, 2006 (ISBN 978-2876927513)
  5. 5,0 5,1 5,2 5,3 5,4 et 5,5 (fr) BERRAR Jean-Claude, Metz au début du XXe siècle, Metz : Editions Serpenoise, 2006 (ISBN 978-2876927513)
  6. (fr) PIERRE, « Les petits secrets de la cathédrale de Metz » sur mon-grand-est.fr (consulté le 30 novembre 2022)
  7. (fr) A Corinne, « Metz : la place d’Armes va changer de nom » sur Tout Metz (consulté le 9 février 2023)
  8. 8,0 8,1 et 8,2 (en) VAN DER KROGT René, Peter, « Abraham Fabert » sur vanderkrogt.net (consulté le 1er novembre 2022)
  9. 9,0 et 9,1 (fr) Patricia, « Monument au maréchal de Fabert – Place d’Armes – Metz » sur e-monumen (consulté le 1er novembre 2022)
  10. (fr) DI GENOVA Bérangère, « Savez-vous où se cachaient Ney et Fabert pendant la Seconde Guerre mondiale ? » sur Le Républicain Lorrain (consulté le 30 octobre 2022)
  11. (fr) BARBIAN Fabrice, FLAYEUX Isabelle, Metz d'antan, Metz : Hervé Chopin éditions, 2011 (ISBN 978-2357200784)
  12. (fr) BUCCIARELLI Maxime, Metz, un siècle de commerces, Vaux : Serge Domini Editeur, 2007 (ISBN 978-2-912645-98-2)
  13. (fr) FAUVEL Christian, C'était hier en pays messin, Metz : Editions Serpenoise, 2008 (ISBN 978-2-87692-780-3)

Notes

  1. (fr) BECQUET, « 4Fi17 - Metz, la Cathédrale et la place d'Armes (s.d.) » sur Archives municipales de Metz (consulté le 12 décembre 2022)
  2. 2,0 2,1 2,2 2,3 et 2,4 Photographies du début du XXe siècle. Voir notamment page 16 de l'ouvrage suivant :(fr) BERRAR Jean-Claude, Metz au début du XXe siècle, Metz : Editions Serpenoise, 2006 (ISBN 978-2876927513)
  3. 3,0 3,1 3,2 et 3,3 Photographies du début du XXe siècle. Voir notamment page 10 de l'ouvrage suivant : (fr) BARBIAN Fabrice, FLAYEUX Isabelle, Metz d'antan, Metz : Hervé Chopin éditions, 2011 (ISBN 978-2357200784)

Bibliographie

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  • (fr) BIGOT, Léon, Metz-la-Lorraine, récit de voyage, Paris : Aux bureaux du Voltaire, 1904 (ISBN 9782019216580)