XXe siècle

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Le XXe siècle se déroule de 1901 à 2000. Cette page liste les principaux événements de ce siècle à Metz et le contexte historique français et mondial à la même époque.

Le XXe siècle à Metz

De l'Empire allemand à la Première Guerre mondiale

La ville de Metz a été annexée par l'Empire allemand, la plus grande puissance d'Europe, en 1870. Metz est alors le chef-lieu du district Bezirk Lothringen, plus ou moins la Moselle actuelle. Comme dans le reste du territoire annexé, les institutions sont désormais allemandes, et les noms ont été germanisés mais la population reste profondément attachée à la France. Les députés protestataires, qui tentent de faire valoir les droits locaux au Reichtag, ont changé de stratégie et collaborent avec l'Empire pour le bien de la région. Metz reste un centre militaire essentiel pour l'Empire allemand, avec une forte présence de garnisons et de fortifications. Depuis 1887 il est interdit formellement de contester l'appartenance de l'Alsace Moselle en l'Allemagne, mais une partie de la population reste pro-française au début du siècle.

l'administration allemande poursuit le développement du sud de la ville. Les remparts sont arasés dès 1901 et de nouveaux quartiers dont la Neustadt à l'architecture diversifiée, dont le style néo-roman rhénan. Le quartier se dote d'une gare monumentale surmontée d'une tour à l'image d'une cathédrale, et d'une gare de marchandises. Le palais du Gouverneur est aussi construit entre 1902 et 1905 pour la garnison. Le lit interne de la Seille est asséché et recouvert pour ouvrir une nouvelle large route du nord au sud et désenclaver l'Outre-Seille.

Le territoire obtient une plus grande autonomie avec la création du Landtag d'Alsace Lorraine en 1911. Metz s'étend aussi dans ses faubourgs et villages alentours, intégrant désormais les quartiers de Plantières-Queuleu ou Devant-les-Ponts au début du siècle. Dans la ville, la flèche de la Tour de la Mutte de la Cathédrale Saint Étienne de Metz est remise à neuf de 1910 à 1911. Le tram électrifié s'agrandit avec le tronçon Ancienne gare - Usine à gaz - Franiatte puis Pont de Fer - Route de Lorry en 1910. Le développement urbain est stoppé par le début de la Première Guerre mondiale en 1914. La langue française disparaît alors, les « vrais Messins » restent confinés et la ville de garnison profite de son poste clé de porte d'entrée défensive de l'Empire.

Retour à la France

A partir du 8 novembre 1918, un mouvement de révolte s'empare des villes d'Alsace-Lorraine, amenant à la création de l'administration française d'Alsace-Lorraine. L'Allemagne perd la guerre le 11 novembre. Le 9 décembre, la région est rattachée à nouveau à la France : la ville de Metz et l'Alsace-Moselle sont redevenus des territoires français. Le rattachement sera officialisé par le traité de Versailles le 10 janvier 1920.

Le 18 novembre 1918, juste après l'armistice, l'accueil des troupes françaises à Metz est triomphal, mais des tensions existent, car certains habitants, germanisés après près d’un demi-siècle, sont méfiants. Les autorités françaises mènent une politique de « re-francisation » accélérée. La plupart des rues, des enseignes et des lieux sont remis en français à Metz, après avoir été germanisés ou passés en deux langues. Après la Libération de 1918, la statue de Lafayette sur un cheval est placée dans le jardin Boufflers. Roger Foret est le dernier Bürgermeister de Metz, nommé depuis 1911. Il sera remplacé par Charles Victor Prével à la libération.

En décembre 1918, Philippe Pétain, héros de la Grande Guerre, est fait maréchal de France par Raymond Poincaré et Georges Clémenceau dans les jardins de l'Esplanade. La plupart des immigrés allemands rentrent au pays, mais la région a perdu beaucoup de Français qui ne reviendront pas tous. La ville tombe à 62 000 habitants.

Des tensions entre les deux guerres

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En 1920, le processus de « refrancisation » est toujours en cours, mais il rencontre des résistances. La population germanophone de la région doit s’adapter aux nouvelles autorités françaises et la question de l’identité locale et de l’intégration à la République française est délicate. Malgré la fin des conflits, les territoires à la frontière restent marqués par une forte présence militaire jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale.

Beaucoup d'immigrés viennent repeupler la ville, dont des juifs qui fuient le nazisme dans les années 1930. Les troupes allemandes se massent à la frontière et des régions se militarisent. A Metz, on sait qu'un conflit est imminent. Une guerre éclair éclate en 1940, lançant véritablement le deuxième conflit global mondial.

Nouvelle annexion

La ville de Metz redevient allemande en 1940, annexée par le Troisième Reich. Contrairement au reste de la France occupée, ces territoires sont directement rattachés et la dictature remet en place les frontières de l'Alsace-Moselle. Le 17 juin, les troupes allemandes entrent dans la ville. Le lendemain, le Préfet de Moselle, représentant de l'État français, est arrêté. Le 25 juillet, la ville est bouclée et devient officiellement allemande, la Gestapo s'installe à Metz. Tous les noms et dénominations de rues et d'édifices sont germanisés voire transformés pour célébrer des personnalités du régime. La langue française est interdite et les francophiles sont expulsés ou déportés.

Gabriel Hocquard est le dernier maire de Metz avant la Seconde Guerre mondiale. Élu en 1938, il est démis de ses fonctions par le préfet qui l'ordonne de quitter la ville en 1940. Le 9 août, l'Évêque de Metz, Mgr Heintz, est expulsé. Le 21 septembre 1940, Josef Bürkel, chef de l'administration allemande de l'ex-territoire mosellan, entre à Metz. Le dernier maire « allemand » Roger Foret lui remet les clés. Metz devient un bastion militaire allemand, utilisée pour contrôler la frontière et préparer l’offensive future contre l'URSS.

Selon les ordres de Hitler, la ville et toute la Moselle doit être intégralement germanisée. Les maires sont alors nommés par le commissaire de l'arrondissement (Landkommissar des Kreises). La ville de Metz est alors gérée par le Stadtkommissar Richard Imbt d'octobre à décembre 1940 puis par Karl Kleemann de décembre 1940 à septembre 1941. L'administrateur devient alors Oberbürgermeister de la ville de Metz en octobre 1940. Jusqu'en 1944, Bürkel devient responsable de l'administration civil du Gau Westmark (subdivision administration de l'Ouest), comprenant la Sarre, le Palatinat et la Moselle. Le Landkreis Metz, le Stadtkreis Metz et le Stadt Metz sont rétablis.

Hitler à Metz.

Tous les cinémas de Metz sont fermés par le Préfet en mai 1940, et la plupart rouvrent sous un nom germanique en juillet.

Article détaillé : Salles de cinéma à Metz

Les 25 et 26 décembre 1940, Hitler fait un passage et un discours à Metz. Il dormira à l'Hôtel des mines, sur l'avenue Foch.

Le portail d'entrée et la grille du Marché couvert, ou le kiosque à musique de l'Esplanade sont détruits. Les statues de la Place d'Armes Jacques-François Blondel sont déboulonnées et stockées dans le jardin du Couvent des Pères Franciscains de la rue Marchant. De nombreuses autres statues sont stockées durant la guerre.

Symbole de la Résistance, Jean Moulin sera torturé et tué dans un train en gare de Metz en juillet 1943.

Metz est libérée le 22 novembre 1944 après deux mois de siège et de violents combats qui détruisent plusieurs parties de la ville notamment les ponts ou le quartier du Sablon.

Metz durant les Trente Glorieuses

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L'ère Jean-Marie Rausch

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Au début des années 70, la sidérurgie lorraine, pilier industriel du pays, est durement touchée. Des milliers d’emplois sont supprimés, provoquant des grèves et des manifestations massives à Metz. La ville cherche à diversifier son économie pour compenser le déclin industriel. Metz bascule doucement vers le tertiaire, notamment le bancaire et l'administratif. La cité reste un bastion de la droite, dans une région traditionnellement plus contrastée politiquement (présence d’une gauche forte dans le bassin ouvrier). En 1971, Jean-Marie Rausch est élu à la suite de Raymond Mondon qui décède subitement. Le maire de Metz cherche à mettre la ville sur la carte de l'Europe. Elle devient préfecture et chef-lieu de la Lorraine en 1974.

Il décide de reconvertir l'Arsenal en salle de spectacle au centre-ville en 1978. Metz reste aussi un centre militaire majeur, avec de nombreuses casernes ou encore la base aérienne 128 Metz-Frescaty. La ville se transforme aussi physiquement.

Initiés dans la deuxième partie des années 1960, les grandes travaux d'aménagements urbains lancés par le maire Raymond Mondon sont achevés par son successeur.Plusieurs quartiers de la ville, insalubres en partie, sont détruits (Pontiffroy, le quartier Saint Ferroy, l'ensemble Saint-Jacques) et des grands ensembles sont construits au centre (Place Coislin) comme dans les quartiers (Bellecroix, Borny) pour trouver une solution à la crise du logement et le baby-boom.

Des milliers d'emplois seront supprimés à la fin de la décennie, provoquant une crise du secteur sidérurgique et minier, tandis que l'État cherche des reconversions.

Metz à l'heure de la modernisation

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L'Arsenal est inauguré en février 1989.

Dans les années 80, la ville est en pleine transition et cherche une modernisation urbaine et une recomposition économique à l'approche du nouveau millénaire. Le maire de Metz (divers droite) Jean-Marie Rausch est réélu en 1977, 1983 puis 1989 avec une politique de modernisation. Il développe en 1984 le Technopôle, et fera venir des enterprises de télécommunication, l’implantation d’écoles supérieures et de centres de recherche, favorisant encore à la reconversion de la ville.

Le maire est nommé ministre du Commerce et de l'Artisanat en 1988, seul ministre de droite dans le gouvernement social de Michel Rocard. La ville reste cependant à droite dans une période où la gauche progresse aux municipales de 1989. L'Arsenal, reconverti en salle de spectacle, est inaugurée le 26 février 1989.

La décennie voit aussi le développement du secteur bancaire et des services administratifs dans la ville. Sa zone urbaine augmente, cherchant à attirer des entreprises tandis que la proximité du Luxembourg attire une nouvelle génération de travailleurs frontaliers. Le transport est aussi amélioré notamment vers Paris et l'Allemagne. Le TGV Est, préfiguré par Raymond Mondon en 1969, est en projet et son tracé sera dévoilé en 1989. Metz renforce son rôle administratif et culturel, amorçant sa transformation vers une ville tertiaire.

La crise industrielle semble désormais inévitable. En 1992, des manifestations contre la fermeture des houillères ont lieu à Metz et des tonnes de minettes sont déversées place de la République. En 1993 de violents affrontements éclatent à Metz durant la crise des mineurs. Le gouvernement cède et donne un sursis sur la fin du charbon.

Metz passe au XXIe siècle

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Contexte historique

Début du XXe siècle

Depuis 1870, la France vit sous la Troisième République, désormais stabilisée malgré de multiples crises politiques. Bien que consolidée, la politique française est traversée de divisions profondes entre les républicains modérés, les radicaux et les socialistes d'un côté, et les monarchistes et nationalistes de l'autre. Le président Emile Loubet, élu en 1899, achève la pacification politique après l'affaire Dreyfus, jusqu'en 1906. Il est aidé par le chef du gouvernement Pierre Waldeck-Rousseau jusqu'en 1902, qui forme le bloc des gauches (coalition de l'Alliance démocratique, du parti républicain-socialiste et du parti radical) et apaise les tensions. Le sénateur radical Emile Combes prend alors la tête du gouvernement et continue une politique anticléricale aboutissant à la loi sur la séparation de l'Église et de l'État en 1905. Le nouveau président Armand Fallières (1906-1913) consolidera cet ancrage laïque dans sa politique.

La France d'avant 1914 reste majoritairement rurale — près de la moitié de la population vit encore de l’agriculture —, tandis que les grandes villes connaissent une industrialisation rapide. Les mouvements ouvriers se structurent, à l'image de la création de la CGT en 1895 qui influence un syndicalisme révolutionnaire et des grèves réprimées par Georges Clémenceau entre 1906 et 1909. En 1904, l'Entente cordiale avec le Royaume-Uni met fin à des siècles de rivalités coloniales.

Tensions diplomatiques à l'origine de la Première Guerre mondiale

Le président de la République, le républicain Armand Fallières, incarne une figure modérée. Son gouvernement, dirigé par le républicain Georges Clémenceau (1906-1909) puis à partir de 1909 par Aristide Briand, s’attache à consolider la République après les tensions suscitées par la loi de séparation des Églises et de l’État (1905). Briand, républicain-socialiste et ardent défenseur de la laïcité, mène une politique sociale novatrice, illustrée par la loi sur les retraites ouvrières et paysannes votée le 5 avril 1910. La France s'attache aussi à renforcer ses alliances diplomatiques.

La France et l'Allemagne restent néanmoins sous tension, notamment en raison des revendications sur l’Alsace-Lorraine et des ambitions coloniales. La France étend son empire et cherche à renforcer le contrôle du Maroc dès le début du siècle et notamment en 1905 à Tanger. L'Espagne et l'Allemagne voient cette expansion d'un mauvais œil. Les Français modernisent l'armée et l'industrie de la défense tout en renforçant la coopération militaire avec la Russie, enclenchée en 1892, en prévision d’un éventuel conflit avec l’Allemagne. En 1907, une Triple Entente rassemble Royaume-Uni, France et Russie face à la Triple Alliance de l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie.

Depuis la défaite de 1871, l'Alsace et la Moselle (alors Alsace-Lorraine) appartient à l'Empire allemand. Bien que soumise à l’administration allemande, une grande partie de la population demeure francophile et attachée à sa culture d'origine. L'affaire d'Agadir en 1911 rapproche la France d'un conflit avec l'Allemagne. Lorsque la guerre éclate en 1914, la France entre dans une épreuve sans précédent, avec un sentiment de revanche et un nationalisme fort chez les Français. L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, le 28 juin 1914, met le feu aux poudres : le jeu des alliances entraîne la France dans la Première Guerre mondiale, aux côtés de la Russie et du Royaume-Uni.

Première Guerre mondiale

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Fin de la Première Guerre mondiale

Quatre années plus tard, en 1918, le pays sort victorieux mais profondément meurtri. Raymond Poincaré (républicain), président de la République depuis 1913, est profondément patriote et anti-allemand, il reste à la tête du pays jusqu'à la fin de la guerre et joue un rôle essentiel dans le maintien de l’unité nationale. Il s’appuie sur le gouvernement de Georges Clemenceau (parti radical), revenu à la présidence du Conseil en 1917. Celui que l’on surnomme « le Tigre » impose une politique de guerre totale et refuse toute négociation avec l’Allemagne tant que celle-ci n’a pas capitulé.

Une dernière offensive entre mars et juillet sur le front occidental menace Paris en 1918. Mais les alliés américains et les Français tiennent bon. La contre-offensive dure jusqu'en novembre. L'Armistice est signée le 11 novembre dans un wagon à Rethondes, en forêt de Compiègne.

La victoire laisse cependant un pays exsangue. La France a perdu 1,4 million de soldats et compte plus de 3 millions de blessés. L’économie est ravagée, de nombreuses régions de l’Est sont dévastées, notamment en Lorraine. La région annexée par l’Allemagne, comme Metz, depuis 1871 redevient française le 9 décembre. Dans ces territoires, une vaste entreprise de francisation s’engage : administration, presse, éducation et toponymie retrouvent leur caractère français, tandis qu’environ 100 000 Allemands sont expulsés entre 1918 et 1920.

Les Années Folles

Après l'armistice en 1918, la France reste meurtrie. Le pays tente de se reconstruire sous la Troisième République, un régime parlementaire où le pouvoir exécutif reste faible face au Parlement. Le Traité de Versailles, signé le 28 juin 1919, redessine la carte de l’Europe et la France a récupéré l'Alsace-Moselle. En Europe, l'Allemagne est contrainte à de lourdes réparation,. La France profite de la victoire pour renforcer ses positions géopolitiques.

En 1920, la Société des Nations est formée dans le but d'éviter de futurs conflits mondiaux, mais sans l’adhésion des États-Unis, ce qui rend son efficacité limitée. En Lorraine, les tensions linguistiques et culturelles persistent après 47 ans d'annexion. La France, traumatisée, mène une politique de sécurité visant à contenir l’Allemagne et à consolider ses alliances (Pologne, Tchécoslovaquie, Belgique, Yougoslavie).

Le 18 février 1920, le républicain-démocrate Paul Deschanel est élu président de la République en remplacement de Poincaré qui avait été réélu en janvier. Il conserve un rôle symbolique majeur, mais le pays cherche encore à se reconstruire. Sous la pression de son entourage et avec la santé déclinante, Deschanel ne fait que quelques semaines et démissionne suite à un accident dans un train. Le républicain-socialiste et président du Conseil (premier ministre) Alexandre Millerand devient président le 23 septembre (1920-1924). À cette époque, la France reste gouvernée par le Bloc national, coalition républicaine de centre droit. Mais la période est marquée par une grande instabilité ministérielle : entre 1919 et 1929, plus d’une dizaine de gouvernements se succèdent (Leygues, Briand, Herriot, Poincaré, Tardieu...).

Le gouvernement de Georges Leygues en 1920 marque un début de normalisation après la guerre mais de vives tensions sociales et économiques s'engagent. Fondé lors du Congrès de Tours, le PCF devient ainsi une force politique importante en France, notamment en raison de son soutien à la révolution bolchevique en Russie. Les luttes sociales se multiplient. En juillet, on vote une loi interdisant la contraception et l’avortement. La décennie des « années folles » (1920-1929) commence, marquée par une explosion de créativité artistique, des progrès technologiques, et une libéralisation des mœurs.

Montée du fascisme

La crise mondiale de 1929 touche la France à partir de 1931. Le chômage augmente, les prix chutent et les gouvernements continuent à se succéder rapidement : Tardieu, Herriot, Laval, Doumergue, Sarraut… (20 gouvernements jusqu'en 1939). Le régime parlementaire montre ses limites, avec des coalitions fragiles et des crises ministérielles à répétition. Le républicain-démocrate mosellan Albert Lebrun est élu président de la République en 1932, il incarne une république modérée mais affaiblie.

Sur le plan diplomatique, la France s’efforce de défendre le Traité de Versailles et son système d’alliances, mais elle se heurte à la montée des dictatures : Adolf Hitler arrive au pouvoir en Allemagne en 1933. L'Italie fasciste de Mussolini envahit l'Ethiopie en 1935 et la Rhénanie est militarisée en mars 1936 en violation du traité de Versailles sans réaction de la France. Les populations à la frontière s'inquiètent, notamment en Lorraine, qui redoute une nouvelle guerre. Des fortifications sont construites sur la future ligne Maginot.

L'année 1936 est marquée par l’arrivée au pouvoir du Front populaire, une coalition de gauche menée par Léon Blum, qui met en place d’importantes réformes sociales. Cette même année, le républicain Pierre Laval démissionne et cède sa place le 22 janvier à Albert Sarraut (radical) à la tête du gouvernement (président du Conseil) puis à Blum, premier socialiste à ce poste, après la victoire du Front Populaire (SFIO, Radicaux, Parti communiste soutenant sans participer) le 4 juin. En mai, on assiste à un vaste mouvement de grèves générales dans le pays. Les milieux conservateurs, des industriels et l'extrême droite sont hostiles aux réformes annoncées : loi sur les congés payés, semaine de 40 heures, augmentation du salaire... Les critiques de la droite provoquent sa chute en 1937. Il reviendra en 1938.

En Europe on assiste à nouveau à des montées des tensions. La Lorraine craint l'expansion du nazisme vers la France. Hitler annexe l'Autriche en 1938 puis les Suèdetes après les accords de Munich signés par la France et le Royaume-Uni pour éviter la guerre. La paix paraît sauvegardée, mais au prix d’un affaiblissement diplomatique de la France. L’économie régionale, tournée vers la sidérurgie, se prépare déjà à l’effort de guerre. La Lorraine est militarisée.

Seconde Guerre mondiale

Depuis septembre 1939, la France est à nouveau en guerre contre l’Allemagne . Après une « drôle de guerre » marquée par l’attente sur la ligne Maginot, les troupes allemandes percent les défenses françaises en mai 1940. Paris est occupée le 14 juin et l’armistice est signé à Rethondes le 22 juin. Le président du Conseil (premier ministre actuel), Édouard Daladier (radical), a été remplacé par Paul Reynaud (démocrate), puis par le maréchal Philippe Pétain qui obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940. La Troisième République s’éteint. Le régime de Vichy s’installe et collabore avec l’occupant nazi. Les premières lois antisémites sont promulguées dès octobre 1940. Pierre Laval (futur chef du gouvernement en 1942), puis Pierre-Étienne Flandin, occupent successivement la vice-présidence du Conseil.

Pendant ce temps, depuis Londres, le général Charles de Gaulle lance le 18 juin 1940 son appel à la Résistance et fonde la France libre. Sur le territoire, des réseaux clandestins s’organisent malgré la répression : presse résistante, filières d’évasion, renseignements aux Alliés. En Moselle et en Alsace, la situation est particulière : ces territoires sont annexés de fait au Reich et soumis à une germanisation forcée. Les symboles français sont interdits, des milliers de familles sont expulsées, et les jeunes hommes sont enrôlés de force dans la Wehrmacht — les « Malgré-nous ».

À partir de 1943, le vent tourne. Les forces françaises libres et la Résistance intérieure s’unissent dans le Conseil national de la Résistance, dirigé par Jean Moulin. Après les débarquements de Normandie (juin 1944) et de Provence (août 1944), le territoire français est progressivement libéré. Metz est libérée en novembre 1944 après de violents combatst. L’Alsace-Moselle, ravagée, redevient française. Le maréchal Pétain et Pierre Laval sont arrêtés. Le Gouvernement provisoire de la République française, présidé par de Gaulle, restaure la République en 1944-1945.

À la fin du conflit, la France compte environ 600 000 morts, des villes détruites et une économie ruinée, mais retrouve son rang parmi les grandes puissances alliées victorieuses. En Moselle, la mémoire des Malgré-nous et de la Résistance reste profondément ancrée.

Les Trente Glorieuses

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La France est dans la Ve République depuis 1958.

La crise sidérurgique

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En 1973, le premier choc pétrolier marque la fin des Trente Glorieuses. Le prix du pétrole quadruple, entraînant une forte inflation et une montée du chômage. L’économie mondiale ralentit, et la France, encore marquée par la présidence du gaulliste Georges Pompidou (jusqu’à sa mort en 1974), entre dans une période d’incertitude. Son successeur, le centriste Valéry Giscard d’Estaing (élu en 1974), engage une politique de modernisation et de rigueur économique avec son Premier ministre Jacques Chirac, puis Raymond Barre à partir de 1976.

Après les législatives de 1978, Raymond Barre (UDF, centre-droit) reste premier ministre et Jacques Chaban-Delmas est élu président de l'Assemblée nationale. La droite gaulliste s'impose face à l'union de la gauche. Une politique économique libérale et d'austérité est appliquée dans le pays. A l'étranger, la France cherche à maintenir son influence dans un monde en mutation avec la fin du système colonial, la montée du chômage et du néolibéralisme, et la poursuite des tensions entre les USA et l'URSS en pleine Guerre Froide. En France en 1978, une marée noire d'ampleur a lieu en Bretagne suite au naufrage de l'Amoco Cadiz.

Sur le plan technologique, la France investit dans l’informatique et les télécommunications : la loi Informatique et Libertés est adoptée en 1978 et le Minitel commence à être expérimenté à la fin de la décennie.

Depuis le début des années 1970, la désindustrialisation frappe durement la région Lorraine, notamment dans les vallées de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle. La sidérurgie, pilier industriel du pays, est touchée de plein fouet : face à la concurrence mondiale et à la chute de la demande, les hauts-fourneaux ferment les uns après les autres. Des milliers d’emplois sont supprimés, provoquant des grèves et des manifestations massives à Metz, Longwy et Hayange. L’État tente de restructurer le secteur, mais la reconversion s’annonce difficile. Les villes sidérurgiques entrent dans une crise sociale durable. En 1978, de nouveaux licenciements massifs aggravent la situation, et l’État cherche à limiter les dégâts par des aides et plans de reconversion. Le secteur tertiaire, notamment bancaire et administratif, commence alors à se développer à Metz.

Les grandes mutations

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Fin de la Guerre Froide et création de l'Union européenne

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En 1988, les Français réélisent le président socialiste François Mitterrand pour un second septennat. Il nomme Michel Rocard Premier ministre, qui fait entrer dans son gouvernement le maire de Metz, Jean-Marie Rausch, en tant que ministre du Commerce extérieur. L’un des rares ministres de droite du cabinet, il préside également le Conseil régional de Lorraine, symbole de la reconnaissance de l’ancrage industriel et européen de la région.

L’année suivante, en 1989 la chute du mur de Berlin met fin à plus de quarante ans de Guerre froide et bouleverse les équilibres en Europe. En Lorraine, région frontalière au cœur du continent, cet événement relance les réflexions sur la coopération franco-allemande et sur la place de la région dans une Europe en mutation. À Metz, la proximité avec l’Allemagne et le Luxembourg devient un atout économique et culturel, favorisant les échanges transfrontaliers et attirant une nouvelle génération de travailleurs frontaliers. Symbole de reconversion, le 9 mai 1989, le parc Big Bang Schtroumpf ouvre ses portes sur les friches industrielles de la Sollac à Maizières-lès-Metz. La sidérurgie lorraine, déjà fragilisée depuis les années 1970, continue de décliner, entraînant des plans sociaux et une montée du chômage.

Sur le plan politique, la gauche progresse en Lorraine. Les élections municipales de 1989 se traduisent par des victoires socialistes à Nancy et Thionville, traduisant un glissement politique dans plusieurs bastions ouvriers. Metz reste cependant solidement ancrée à droite.

En 1991, la Guerre du Golfe mobilise la France aux côtés d’une coalition internationale menée par les États-Unis contre l’Irak de Saddam Hussein, après l’invasion du Koweït. Ce conflit, très médiatisé, marque le retour de la France sur la scène militaire mondiale dans un contexte géopolitique nouveau. En 1992, le traité de Maastricht fonde l’Union européenne et jette les bases de la future monnaie unique, l’euro. La décennie est marquée par des débats sur la souveraineté nationale et la mondialisation, tandis que les affaires politico-financières minent la confiance envers la classe politique.

La fin du XXe siècle

En 1993, la droite revient au pouvoir avec Édouard Balladur comme Premier ministre sous la présidence de Mitterrand, amorçant une période de cohabitation. En 1995, Jacques Chirac est élu président de la République. Il promet de « réduire la fracture sociale », mais son mandat s’ouvre sur de grandes grèves contre les réformes de la Sécurité sociale et des retraites. En 1997, c'est lui qui proposera un gouvernement de cohabitation en dissolvant l'assemblé nationale, nommant Lionel Jospin (PS) premier ministre. Politiquement, la gauche plurielle mettra en place de nombreuses réformes sociales comme la loi des 35 heures ou le PACS.

À la fin de la décennie, Internet, l’informatique et la téléphonie mobile transforment le quotidien des Français. En 1998, la victoire de la France en Coupe du Monde de football (organisée en France) devient un symbole d’unité nationale et de diversité. En 1999, la tempête Lothar ravage une partie du pays, notamment en Lorraine, amorçant la crise climatique à venir. L’année 2000 s’ouvre sur une France entrée dans l’ère du numérique et de l’euro, tandis que la Lorraine poursuit sa reconversion post-industrielle vers les services, la recherche et la coopération transfrontalière.