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Place Raymond Mondon
La place Raymond Mondon est une place rectangulaire à l'entrée de la ville de Metz par l'autoroute A31, desservant le « ring allemand » qui entoure l'ancienne ville, et reliant ainsi l'avenue Joffre à l'avenue Foch. Un rond-point entoure une place monumentale circulaire qui a été au fil des décennies l'emplacement de sculptures, œuvres temporaires ou fontaines.
Histoire
La rue et la place sont percées lors des travaux du ring allemand sur les anciens fossés des remparts de Metz, en 1904. Tout autour, des bâtiments prussiens imposants sont construits pour symboliser la puissance de la Prusse dans cette entrée messine depuis l'extérieur de la ville (Hôtel des Corporations en 1909, Banque d'Empire en 1907, Chambre de commerce en 1922...).
Jusqu'en 1918, la voie est rassemblée avec l'actuelle Avenue Foch et se nomme Kaiser Wilhelm Ring. Entre la fin de l'annexion et 1926, cette place n'est pas nommée officiellement [1] puis elle devient la place Déroulède sur décision du conseil municipal du 29 janvier 1926 [Note 1], 5 ans après l'édification de la statue éponyme.
Entre 1940 et 1944, la place est de nouveau rassemblée à l'avenue pour devenir Hermann Göringplatz avant de reprendre son nom puis devenir la place Raymond Mondon en 1971.
Origine des dénominations
Kaiser Wilhelm Ring
Lorsque le boulevard allemand est construit autour de Metz en 1904, cet emplacement se trouve dans le Kaiser Wilhelm Ring (boulevard Empereur Guillaume), du nom du dernier empereur allemand, Guillaume II [1]. Wilhelm II ou Guillaume II, né le 27 janvier 1859 et mort le 4 juin 1941, était empereur entre 1888 et 1918 et le dernier roi de Prusse. Il est à l'origine des quartiers et bâtiments d'inspirations prussiennes, notamment dans ce secteur de la Neustadt qui deviendra le Quartier impérial. La place est communément surnommée Kaiserplatz [2].
Place Déroulède
De 1918 au 29 janvier 1926 [Note 1], la place est réunie à l'avenue Foch et n'a pas de dénomination. Le conseil municipal décide alors de la renommer Place Déroulède, d'autant plus qu'une statue à sa gloire s'y trouve.
Place Raymond Mondon
Par délibération du conseil municipal du 29 janvier 1971 [Note 2], quelques jours après la mort (31 décembre 1970) de l'ancien maire de Metz Raymond Mondon, la place Raymond Mondon. Le conseil rappelle qu'il s'agit là de la porte d'entrée de la ville par le futur échangeur de l'autoroute A31, mais aussi le quartier de résidence du couple Mondon pendant 20 ans. Né à Ancy en 1914, Raymond Mondon a été député de la Moselle, conseiller général, secrétaire d'État et ministre, mais aussi maire de 1947 à 1970 lançant une très grande série de travaux structurants qui ont détruit le vieux Metz (destruction du Pontiffroy, de l'îlot Saint-Jacques, de Saint Ferroy) mais résorbé la crise du logement.
Hermann Göringplatz
Durant l'annexion allemande entre 1940 et 1944, elle prend le nom d'Hermann Göringplatz, dirigeant important du régime nazi et président du Reichstag.
Topographie de la voie
Une plaque se trouve à gauche de l'entrée du n°1, sur le mur du bâtiment qui se trouve dans la rue menant à la place du Roi George. Elle indique « Place Raymond Mondon / Maire de Metz / 1947 - 1970 ». Une plaque similaire se trouve sur un pilier des arcades de l'Hôtel des Corporations, et en face, sur un pilier des arcades du bâtiment au 1 rue Gambetta.
Bâtiments et monuments
La statue de Frédéric III puis de Déroulède
Au centre de la place, il y avait jusqu'au 18 novembre 1918 la statue de l'empereur Frederic [3], qui avait été inaugurée par le prince impérial Auguste Guillaume le 16 mai 1909 [4].
La place vidée de sa statue prussienne lors du retour à la France en 1918, un nouveau monument est décidé [3],[5]. Le 16 octobre 1921, on inaugure un monument fabriqué avec le bronze coulé de l'ancienne statue, et représentant Paul Déroulède. L'œuvre de 50 000 F est du sculpteur Ernest Henri Dubois, avec l'aide de 4000 F de l'État. « Que cette statue vengeresse se dresse, à Metz, sur la pierre même où fut érigée naguère la cavalcade d’un Prussien empereur éphémère des bordes germaniques » écrit le journal Le Lorrain. Le député revanchard est élevé sur un socle en pierre, tenant un étendard dans sa main. Deux fillettes, allégories de l'Alsace et la Lorraine libérées, sont à ses côtés, à genoux, le regard tourné vers le patriote. Une plus petite statue d'un Poilu avec un clairon [6] prend place en contre-bas sur une stèle en pierre. Le monument est détruit par les Allemands en 1940. Les deux fillettes sont retrouvées en 1950 par le secrétaire de la Chambre de commerce dans un dépôt des œuvres confisquées, à Paris, et Metz les récupère le 17 novembre.
Une statue en l'honneur de Raymond Mondon est inaugurée en octobre 1973 [7].
Faits et anecdotes
Les numéros de bâtiments autour de la place ont été modifiés lors de la réunification de la place avec l'avenue en 1926 [Note 1], et suivent un tracé en rond et non pair/impair de chaque côté de l'axe principal pour éviter trop de modifications de numéros pour les commerçants.
Depuis au moins les années 1990, lors des fêtes de Noël, des sculptures monumentales prennent souvent place sur la fontaine centrale.
n°1Bâtiment néo-renaissance de l'architecte Kommer réalisé par l'entreprise de P. Bassani en 1927, avec notamment des fresques figuratives sous le balcon du 1er étage. Au rez-de-chaussée en 2008, l'agence Foncia de Henri Wurm à droite, et les cuisines Scherer à gauche. En 2014, le local de gauche est vide et celui de droite a été repris par l'agence de recrutement One Job. En 2015 à gauche, l'agence d'aide à domicile « Bien à la maison ». Le local de droite est vidé en 2016 puis repris par « Bien à la maison » en 2017, tandis qu'à gauche on retrouve le magasin de soins « Mary Cohr ». A droite en 2018, « ONELA ». Les deux entreprises toujours là en 2025.
n°2Immeuble d'angle néo-classique en calcaire gris réalisé en 1925 par l'entreprise Delleré, architecte A. Reyhaud. Une grande porte en fer forgée et ornée d'un fronton sculpté se trouve sur la façade de la place. Sur la gauche en 2008, la boutique d'alimentation « La Ferme Lorraine », jusqu'en 2021. Ensuite, le bureau de change « Godot et fils », encore en 2025. Sur la droite le fleuriste « Merlino Fleurs » en 2008 ou 2025.
Références
- ↑ Revenir plus haut en : 1,0 et 1,1 (fr) WAGNER Sébastien, Dictionnaire historique des rues de Metz, Metz : Editions Serpenoise, 2009 (ISBN 978-2876927919)
- ↑ (fr) HEILIG Marc, « L'essor architectural de Metz durant l'Annexion » sur archeographe (consulté le 14 juillet 2025)
- ↑ Revenir plus haut en : 3,0 et 3,1 (fr) BASTIEN René, BECKER Albin, Metz mémoire, Saint-Étienne : Edi Loire, 1996 (ISBN 2-84084-041-3)
- ↑ (fr) BERRAR Jean-Claude, Memoire En Images : Metz Tome I, Saint-Cyr-sur-Loire : Editions Alan Sutton, 1996 (ISBN 2-84253-028-4)
- ↑ (fr) PERCHET Dominique, « Monument à Paul Déroulède – Metz (détruit) » sur e-monumen.net (consulté le 7 janvier 2025)
- ↑ (fr) LAGRANGE Lisa, « Savez-vous qu’il existait une statue de Paul Déroulède à Metz ? » sur Républicain Lorrain (consulté le 14 juillet 2025)
- ↑ (fr) SPITZNAGEL Claude, « Place Raymond Mondon » sur icareconcept.com (consulté le 12 juillet 2025)
Notes
- ↑ Revenir plus haut en : 1,0 1,1 et 1,2 Voir le registre de 1926 des délibérations du Conseil Municipal, aux archives municipales : point 16 du 29 janvier.
- ↑ Voir le registre de 1971 des délibérations du Conseil Municipal, aux archives municipales : point 1 du 29 janvier.